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Maltraitance : des stagiaires postent des vidéos avilissantes de résidents

Auteur Rédaction

Temps de lecture 2 min

Date de publication 25/01/2016

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Ehpad chateau de la houcheL'établissement pour personnes âgées dépendantes Le Chateau de la Louche dans le 77 (Seine-et-Marne) a accueilli des stagiaires de lycées professionnels qui se sont livrées à des actes déplacés sur des résidents désorientés, qu'elles ont filmés et posté sur internet (Snapchat).

Ce sont des élèves connectés qui ont donné l'alerte. La direction a immédiatement convoqué ces stagiaires, confisqué les portables et appelé la gendarmerie. Une cellule psychologique a été mise en place pour les résidents et leurs proches.

Alors qu'elles étaient en stage depuis trois semaines pour devenir "assistantes de vie", trois voire quatre stagiaires d'un lycée professionnel se sont livrées à des actes déplacés, dégradants sur des résidents désorientés et donc vulnérables, sans défense.

Alors qu'elles avaient été accueillies par un parcours d'intégration classique, ces jeunes filles de 16, 17 ans ont échappé à la vigilance des professionnels qui les tutoraient.

Elles ont réalisé 33 films courts et les ont posté sur l'application mobile Snapchat (échange en temps réel d'images qui s'effacent en quelques minutes). Visionnées 340 fois en début de semaine, ces images ont choqué les élèves qui ont donné l'alerte.

"Il n'y a pas eu de maltraitances physiques" a précisé la ministre Laurence Rossignol qui s'est rendue sur place dimanche, précisant pour autant qu'il s'agissait d' "actes graves", "d’humiliations, de violences verbales, et d’atteintes à la dignité".

Les jeunes filles ont été mises en examen vendredi pour violences en réunion avec préméditation, diffusion sur Internet de scènes de violence et atteinte à la vie privée. Elles sont placées sous contrôle judiciaire, a précisé le parquet de Meaux.

La direction de l’établissement n’a pas souhaité faire de commentaire. Elle a précisé "se concentrer sur le bien-être des résidents, notamment des trois victimes des agissements déviants de ces stagiaires".

Joëlle Le Gall de la FNAPAEF, Fédération nationale des associations de personnes âgées et de leurs familles, s'est insurgée estimant qu'il "paraît énorme que des jeunes filles en stage en arrivent à violenter des personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer".

De son côté l'association des directeurs au service des personnes âgées (AD-PA) dénonce les manquements individuels et appelle à sanctionner tout fait de maltraitance avéré. Elle estime que "ce type d’évènement dramatique reste néanmoins exceptionnel puisqu’il s’agit d’actes isolés".
Ces faits soulignent l’âgisme de notre société, souligne l'AD-PA, ainsi que la situation difficile des personnes âgées fragilisées et des professionnels qui les accompagnent au quotidien à domicile comme en établissement. Comme la Fnapaef, l'AD-PA dénonce le manque de professionnels auprès de nos aînés. "Cela peut en effet en partie expliquer que des stagiaires soient trop souvent laissés seuls lors de situations d’accompagnement des personnes âgées".
L'AD-PA attend une réaction forte de la société à de tels actes.

Voir aussi l'interview d'Annie de Vivie ce 25 janvier au Magazine de la Santé de France 5 à 13H40.

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