Aidants : de plus en plus d'hommes aident

Si les femmes comptent pour deux aidants sur trois à l’échelle européenne, les chiffres sont plus contrastés en France. Selon la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (Drees, ministère des Affaires sociales et de la Santé), en mars 2012, 53 % des Français qui aident une personne âgée à domicile sont des femmes.
Or, toujours selon la Drees, elles étaient 66 % en 2001. Une évolution notable, qui s’explique par la conjonction de plusieurs facteurs.
Le principal ? La démocratisation des divorces.
« Avant, la femme s’occupait à la fois de ses parents et de ses beaux-parents âgés », rappelle Claudie Kulak. « Si l’homme refait sa vie après son divorce, sa nouvelle épouse n’en aura pas forcément envie, et s’il reste seul, la question ne se pose pas ».
Un point de vue partagé par Serge Guérin, qui donne deux raisons supplémentaires à cette part grandissante d’hommes aidants.
« D’abord, l’espérance de vie qui augmente, et donc la durée de l’aide aussi. Dans un couple, c’est souvent la femme qui commence par aider ses proches âgés, puis son mari prend le relais quand l’épuisement survient. »
La taille des familles, en diminution constante depuis 1968, influe également. « Si un couple n’a qu’un seul enfant, qui est un fils, c’est nécessairement lui qui aidera ses parents », poursuit le sociologue.
Une tendance qui semble donc appelée à se poursuivre, compte tenu du taux de divortialité (nombre de divorces prononcés par rapport au nombre de mariages célébrés chaque année) qui continue de croître, et de la baisse inéluctable de la taille des foyers.