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Comprendre les fragilités

Vieillir avec le sida

Auteur Rédaction

Temps de lecture 3 min

Date de publication 05/12/2016

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La journée mondiale contre le sida, le 1er décembre, est l'occasion de découvrir les réalités de ces personnes malades qui vieillissent.

Annie de VivieLe site Aides.org explique qu'il existe différents types de profils de personnes vivant avec le VIH et qui vieillissent : celles d’un âge déjà avancé qui sont ou ont été contaminées tardivement et les personnes qui vivent depuis longtemps avec le VIH (parfois sans le savoir) et qui sont plus ou moins âgées.

"Il y a vingt ans lorsqu’on m’a annoncé que j’étais séropositif, je ne croyais pas que je vieillirais avec le VIH (...) Affaibli, amaigri, émacié, j’étais convaincu que je ne verrais pas mes cinquante ans, que je ne verrais pas grandir mes trois enfants, encore moins mes petits-enfants (…) Toutes ces années m’ont appris que c’était et que ça demeure possible de vivre avec le VIH, de vieillir avec le VIH. Toutes ces années m’ont appris à profiter pleinement de la vie, à ré-espérer que le futur est possible bien qu’il faille vivre le moment présent. Toutes ces années m’ont appris qu’après l’hiver blanc viendra le printemps vert, il y aura un été fleuri, un automne de repos et que l’hiver reviendra", explique Jacques dans son témoignage écrit en mai 2012. Jacques vit au centre du Québec et se définit comme "personne vieillissant avec le VIH".

Pas facile néanmoins d'oser affirmer son homosexualité au grand âge : regardez l'exposition "Pop Life" où les personnes LGBT s'exposent.

Ces personnes âgées malades subissent une précarité financière (car elles n'ont pas pu faire carrière). Les difficultés d’hébergement sont accentuées pour ces personnes qui ne pensaient pas pouvoir vieillir et n’ont, du coup, pas anticipé. Beaucoup de ces personnes sont seules parce qu’elles ont perdu leur compagnon.

Coût des soins

Les soins sont pris en charge à 100 % quand ils sont liés au VIH, pas il s'agit de traitements dits de confort pourtant nécessaires au maintien d'une bonne qualité de vie. Les thérapies complémentaires comme l’acupuncture, la psychologie sont difficilement accessibles aux personnes aux minima sociaux. Sans parler des soins optiques et dentaires peu pris en charge, pour tout un chacun.

Lutter contre l'isolement social

A l'occasion de la journée mondiale du bénévolat ce 5 décembre, on sait à quel point le lien social peut faire défaut dans notre société.
Les personnes âgées malades du sida témoignent d'un manque de soutien social. Une étude montrait en 2010 que "32 % des personnes touchées n’ont jamais quelqu’un à qui parler en cas de besoin."

Lutter contre le tabou de la sexualité aux âges avancés

Le site Aides.org relate une initiative du Centre communal d'action social (CCAS) qui avait distribué un questionnaire jugé "direct" dans trois foyers de retraités : "Avez-vous des rapports sexuels : fréquemment, rarement, jamais ?", "Vous définissez-vous comme hétérosexuel, homosexuel, bisexuel ?". Des élus se sont émus de la crudité des questions en conseil municipal au point que le questionnaire a été retiré.

Il semble toujours difficile d’imaginer qu’à 70 ans on puisse encore avoir des désirs, une vie sexuelle... avec les risques associés. Pourtant, "la sexualité et l'intimité jouent un rôle central dans la santé et le bien-être des individus jusqu'à un âge avancé", souligne une équipe de chercheurs australiens pour le Journal of Medical Ethics.

Parcours de fin de vie des personnes malades du sida

Pour Aides, il va s'agir de former les professionnels des services d'aide à domicile et des établissements d'accueil (aux inquiétudes quant à la transmission du virus). Il faudra aussi former et sensibiliser les personnes malades vieillissantes sur leurs droits et mieux les accompagner sur le plan administratif.

Pour vieillir debout, y compris avec le sida.

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