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Dossier cohabitation intergénérationnelle : ils témoignent

Auteur Rédaction

Temps de lecture 3 min

Date de publication 15/05/2017

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Pour retisser du lien entre les générations et lutter contre l’isolement des aînés, la cohabitation intergénérationnelle semble l’une des solutions idéales. Mais il n’est pas toujours facile de trouver des candidats côté logeurs. Malgré l’intérêt de ce type de solutions, des appréhensions subsistent, explique Clémence Bricout, coordinatrice du dispositif associatif 1Toit2Générations à Chambéry.

"Je n’en ai pas besoin"


cohabitation intergénérationnelleLe jeune qui réside chez la personne âgée peut lui rendre de petits services, mais ce n’est pas là l’essentiel. Vivre ensemble revient à tisser de nouveaux liens, à s’entraider, à "rester dans le bain" aussi, comme le dit Paula, 82 ans.

Cela permet, aussi, de se sentir rassuré, en sécurité. Ce n’est plus une question de besoin, mais simplement de se sentir bien.

"J’apprécie tous les moments partagés, repas, soirées. Ils nous ont permis de faire connaissance et de lier une relation d’amitié et de confiance", raconte Jacqueline, 73 ans.

"Je suis très satisfaite d’avoir opté pour cette formule de cohabitation. Elle me rassure et me sécurise. La jeune fille que j’héberge est parfaite. Je serais heureuse de poursuivre l’expérience."

"C’est trop compliqué, ça va me rajouter une charge, une responsabilité"


Les jeunes accueillis sont majeurs, et donc tout à fait à même de se prendre en charge. Ils sont généralement étudiants, parfois actifs, et pourront, au contraire, rendre de multiples services à la personne âgée qui les loge.

Charles, 93 ans, est ravi de patager sa maison avec Cédric, 25 ans : "avant tout, il m'apporte une sécurité. De plus, comme il est très gentil et prévenant, il a pris l'habitude de m'amener ma boîte de médicaments."

"Ça va changer mes habitudes"


Pas nécessairement : les personnes âgées qui accueillent un jeune ne sont pas tenues de partager leur table avec lui, par exemple. Dans tous les cas, chacun garde son intimité et décide des moments qu’il souhaite passer - ou non - avec l’autre.

Et puis, les goûts, les habitudes de l’uns seront peut-être aussi ceux de l’autre ? Madame F. se souvient de premières rencontres où la retenue, la réserve étaient de mise :

"Quand je l’ai vue la première fois, j’étais, comment dirais-je, j’étais dans l’interrogation. J’avais envie d’offrir quelque chose mais je ne savais pas par quels mots. Nos moments de bonheur, c’est notre amour de la littérature. Et le dialogue. C’est un vrai bonheur."

« Je ne souhaite pas accueillir un inconnu chez moi »


Pas facile en effet d’ouvrir les portes de sa maison, de son intimité à une personne que l’on ne connaît pas. Passer par une association garantit que les profils sont vérifiés. Mais il faudra, parfois, prendre un peu sur soi, comme le raconte Paula, 82 ans, qui accueille une jeune étudiante de 25 ans, Azzai.

"Au début cela n’a pas été facile de s’habituer l’une à l’autre, nous avions des façons de faire différentes et puis elle était très préoccupée par ses études et le moyen de les financer car elle est dans une école privée qui ne leur fait pas de cadeau."

Mais une fois ce cap passé, Paula ne tarit plus d’éloges sur sa jeune pensionnaire.

"Elle est très gentille, discrète et pas gênante. Elle travaille beaucoup vous savez. Des fois, elle rentre à midi, elle n’a qu’une heure pour manger et retourner en cours. Non, la vie des jeunes aujourd’hui, n’est vraiment pas facile. Elle fait des stages, elle travaille comme une autre employée et elle n’est même pas rémunérée !

Nous discutons beaucoup, nous prenons notre repas ensemble le soir. J’ai l’habitude de regarder beaucoup de reportages à la télévision et parfois Azzai regarde avec moi."

A noter : l’association Coup de pouce, qui porte le dispositif 1Toit2Générations, organise cette semaine un ciné débat autour du film La dernière saison de Pierre Beccu. La projection et le débat seront suivis d’un verre de l’amitié.
Jeudi 18 mai à 14h30, salle JB Carron au Biollay.
Entrée libre.
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