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Bien vieillir (prendre soin de soi)

Et si vieillir libérait la tendresse : livre de Marie de Hennezel et Philippe Gutton

Auteur Rédaction

Temps de lecture 2 min

Date de publication 02/09/2019

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Un livre qui veut faire rimer vieillesse et tendresse

La psychologue Marie de Hennezel qui a travaillé en soins palliatifs, et auteure de nombreux ouvrages (« La mort intime » , « L’âge, le désir et l’amour ») nous propose une forme de plaidoyer pour la tendresse, éclairé des connaissances de Philippe Gutton, psychiatre, psychanalyste, professeur émérite des universités.

Comment vieillir sans liens, sans douceur ?


Parce que vieillir c’est intéressant selon Tsilla Chelton, la célèbre "Tatie Danielle"

S’appuyant sur une dizaine d’années d’animation de séminaires sur l’art de vieillir, Marie de Hennezel nous invite à écouter les personnes âgées, très âgées, qui partage leurs expériences de « deuil de leur corps jeune pour regarder à l’intérieur, qui reste jeune » (page 41).

L’auteure a été frappée de la puissance de la comédienne Tsilla Chelton osant affirmer « Vieillir c’est intéressant ». Un témoignage clé pour les autres générations.

La tendresse, l’amour, les rencontres : le sel de la vie, des sortilèges contre tout

Vivant jusqu’au bout, le corps vibrant émeut estime les auteurs. La joie élargit renforcée par la connivence douce du corps à corps, du peau à peau.
« Ce qu’il y a de plus profond en moi, c’est la peau » écrit Paul Valéry (page 58).

Le geste tendre, caressant, cultive le sentiment d’exister selon Marie de Hennezel. Elle relate ces témoignages de couples âgés qui font encore l’amour en le faisant avec tendresse, dans une danse qui témoigne du plaisir de l’entente, de l’attention à l’autre.

Que faisons-nous quand nous sommes tendres ?

Page 77, Marie de Hennezel nous explique cet élan vers le bas, cette main qui se tend, ces gestes qui se fondent dans plus vaste que soi.

Elle nous montre que ce qui éveille la tendresse reste le caractère vulnérable de l’autre, de soi. Elle demande un état de confiance, d’ouverture, d’abandon.

Ni trop fort, ni trop rapide, le geste tendre est retenu, comme un élan du cœur qui cherche la proximité, la sollicitude, le respect.

Ces actes tendres, loin d’être mièvres, réconfortent ces êtres imparfaits, impuissants qui se rencontrent.

Trois conditions pour être un tiers consolateur suffisamment bon

Pour Philipe Gutton, il s’agit de « considérer sa propre souffrance devant la désolation de l’autre, de mobiliser sa capacité de rêverie provoquée par l’autre, et aussi mobiliser sa capacité narrative et parler avec le langage du désolé ».

Il s’interroge sur la façon de favoriser la tendresse en société ?

Des poignées de main, aux lieux de socialisation (cafés, théâtres, bains publics), Philippe Gutton souligne la notion de don et contre don théorisée par Marcel Mauss (page 152).

Les auteurs insistent sur le fait que l’acte tendre est une force, un acte courageux de résistance, une parole consolatrice, une réparation d’une situation de souffrance. L’acte tendre rend solide et ouvre les possibles.

Et si vieillir libérait la tendresse…
Marie de Hennezel
Philippe Gutton
Edition In Press – Old Up

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