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Trouver son lieu de vie

Initiative : une boutique de prêt-à-porter éphémère en Ehpad

Auteur Raphaëlle Murignieux

Temps de lecture 2 min

Date de publication 17/02/2020

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Le Comptoir de l’hirondelle voyage depuis un an dans les maisons de retraite du Nord

Depuis un an, Nathalie Yves débarque deux fois par semaine dans les Ehpad du Nord avec sa drôle de malle. A l’intérieur, vêtements, accessoires et portants télescopiques permettent de créer, le temps d’une journée, une boutique éphémère pour le plus grand plaisir des résidents et du personnel. Mais plus qu’un simple pop-up store, son Comptoir de l’hirondelle est un formidable vecteur de bien-être et de lien.

Que deviennent les clients une fois entrés en maison de retraite ? Une question toute simple, qui a conduit Nathalie Yves à s’intéresser aux résidents d’Ehpad après 25 ans dans l’industrie textile.

« J’ai commencé à me rendre dans les établissements et j’ai pu constater que la demande était bien là », raconte Nathalie Yves.

Pourtant, entrer en Ehpad revient dans bien des cas à quitter la vie économique locale. Plus de courses, plus d’interactions avec les commerçants, plus de contact avec l’argent… grand nombre de résidents éprouvant des difficultés pour sortir des établissements.

En mars 2019, Nathalie Yves se lance pour de bon, crée une start-up et imagine cette grande malle qui lui sert à installer sa boutique d’établissement en établissement.

En amont, il faut communiquer : auprès de la direction et du personnel, pour que sa venue prenne tout son sens et ne soit pas juste une « animation gratuite ».

Car installer une boutique éphémère dans les maisons de retraite, c’est redonner du pouvoir aux résidents, celui de choisir ce qu’ils vont porter, un pouvoir économique aussi, mais aussi recréer une forme de lien social et renforcer l’estime de soi et la dignité des personnes accueillies.

Shopping thérapie

Au-delà du shopping, Nathalie Yves organise des défilés, des shootings photos, peut faire venir une socio-esthéticienne… « La fringue, c’est un prétexte », explique-t-elle.

Lien et estime de soi

« Ces moments renforcent aussi la cohésion au sein des équipes », ajoute-t-elle, « certaines professions, les aides-soignants et les animateurs par exemple, ayant peu d’occasion de passer du temps ensemble. »

Les proches, les aidants et les tuteurs, le cas échéant, sont eux aussi essentiels au bon fonctionnement de la boutique.

D’abord d’un point de vue matériel, puisqu’ils peuvent allouer un budget shopping dédié aux résidents.

Mais aussi pour accompagner leur parent, passer un moment agréable avec lui.

« Les hommes ne viennent pas flâner », sourit Nathalie Yves, « quand j’en voie ils sont accompagnés de leur fille ou leur belle-fille, et parce qu’ils ont besoin, et pas envie, de quelque chose. »

Depuis novembre, la start-up bénéficie de l’accompagnement d’un incubateur et espère lever des fonds ou trouver des partenaires pour se développer : « pour 2020, j’aimerais créer deux autres malles et recruter deux conseillères ».

La société a en effet pour ambition un développement à l'échelle nationale. Par ailleurs, « un partenariat avec un gros acteur textile est en cours », confie Nathalie Yves.

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