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Etre aidant, être aidé

Je suis là : le guide du Dr Marchand-Pansart soutient les aidants

Auteur Rédaction

Temps de lecture 2 min

Date de publication 24/02/2020

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Ecouter son proche et s’écouter

Forte de son expérience de médecin gériatre à l'hôpital gériatrique les Magnolias dans l'Essonne (dont le pôle Europa a été labellisé Humanitude), le Dr Stéphanie Marchand-Pansart s'adresse aux proches aidants, dont elle constate les souffrances. Dans ce guide pratique, Je suis là, éclairé de témoignages d'aidants, elle invite les proches à bien écouter la personne qu'ils aident et à bien s'écouter, en conscience, en recul du flux des pensées et des injonctions. L'auteur propose ses conseils sans recette toute faite mais avec beaucoup de compréhension et d'apaisement : "parce que les aidants le méritent" !



A la rencontre de ce qui résiste chez les aidants

Cette capacité de résistance est précieuse. Aux aidants (et à nous tous) d'apprécier cette énergie à ne pas abandonner. Face à la mauvaise nouvelle, face à l'impuissance, l'incertitude des proches aidants deviennent proactifs (pour ne pas dire hyper-actifs). Ils agissent et laissent, trop, leurs émotions de côtés.

Mais elles sont des alertes. A écouter.

Victime - sauveur - persécuteur

"C'est le triangle infernal de Karpman", explique le Dr Marchand-Pansart (page 48). La personne malade peut se considérer comme victime (de la maladie, du handicap), son proche aidant devient son sauveur jusqu'au vouloir trop aider, pousser, investiguer... et devenir persécuteur.

L'aidant peut alors se sentir victime de la situation avec son proche "qui se laisse aller", "qui refuse toute aide", et qui sera alors vécu comme persécuteur... Ce cercle est sans fin et délétère.

Prendre conscience, se poser, écouter, s'écouter

Tout l'enjeu sera de régulièrement prendre quelques secondes de recul sur ce qui se joue, là, maintenant. S'ouvrir à ce que l'on ressent, accueillir la sensation, l'émotion, la décoder, l'analyser pour imaginer des options, apaiser la situation.

Regarder la réalité comme la solitude à deux parfois (page 130), sortir, oser dire ces réalités en sécurité (avec un professionnel dédié, lors d'un Café des aidants) sont des réactions qui s'apprennent quand elles ne sont pas spontanées.

Imaginer, anticiper le plan B

"Jamais elle n'entrera en Ehpad (établissement pour personnes âgées dépendantes), je lui ai promis..." Page 148 le docteur Marchand-Pansart raconte comment elle interroge les aidants enchainés à leurs engagements, leurs injonctions : "Que veut dire aider jusqu'au bout ? Au bout de quoi ? De qui ? Comment ? A quel prix ?"

Sans angélisme (sur le coût notamment des services aujourd'hui), mais sans recette toute faite, le guide pousse son lecteur à la pause, à l'anticipation des solutions possibles pour son proche et pour soi aussi.

Félicitez-vous d'être là

Aider se passe à deux, comme une danse, qui s'ajuste... ou pas. L'auteur invite les aidants à remercier leurs émotions qui les alertent, à "se pardonner de ne pas pouvoir tout maîtriser", à se féliciter aussi de la réalité de leur aide, qui évoluera, comme tout dans la vie.

Cette relation d'aide, ces temps d'introspection permettront aussi de "découvrir qui on est au fond", ce que l'on veut vraiment, pour nous aujourd'hui, pour demain... quand l'aidant aura lui aussi besoin d'aide.

Je suis là
Dr Stéphanie Marchand-Pansart
Edition Michel Lafon
240 pages - 17,95 euros

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