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Etre aidant, être aidé

Les impacts du confinement sur le rôle des aidants

Auteur Rédaction

Temps de lecture 3 min

Date de publication 12/10/2020

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Aidant en 2020 : un rôle rendu encore plus compliqué par la crise sanitaire

A l’issue de la Journée Nationale des Aidants qui s’est déroulée le 6 octobre dernier, plusieurs études sont parues et dressent le bilan de la période de confinement. Surcharge mentale, de travail, sentiment d’isolement, besoin de répit… Après deux mois livrés à eux même, les aidants mettent en lumière les nombreuses difficultés rencontrées.


Manque de soutien


Le Collectif Inter Associatif des Aidants Familiaux (CIAAF) a récemment publié les résultats d’une étude sur la situation des aidants pendant le confinement.

Enquête réalisée auprès de 1032 aidants entre le 24 avril et le 25 mai qui révèle à quel point les aidants se sont retrouvés isolés pendant cette période.

Entre la fermeture des établissements et les désistements des intervenants à domicile, 52% des aidants déclarent s’être retrouvés seuls à accompagner leur proche pendant le confinement contre 33% avant le confinement.

Un isolement qui a engendré une intensification de l’aide apportée et 80 % des aidants interrogés ont constaté une augmentation de la surveillance et de la stimulation par des activités.


Des tensions à gérer


Le dispositif “Centr'aider” a pour vocation d'améliorer la lisibilité et la visibilité des actions existantes pour les proches aidants à Paris.

En contact permanent avec les aidants, le dispositif vient de dresser un bilan post confinement conçu autour de l’expérience de ces derniers.

Une majorité d’entre eux ont déclaré que l’annonce du confinement avait été une source d’angoisse (peur de la maladie, arrêt des interventions, détérioration de la santé du proche aidé, éloignement géographique…).

Ne plus avoir de « soupape » pour moi, rester 24h/24 non stop avec ma mère”.

Le tête à tête constant, les états régressifs et la crainte de ne pouvoir gérer mon époux”.

Les aidants témoignent des tensions liées à la promiscuité permanente, de l'épuisement généré par cette situation ainsi “qu’une augmentation des troubles psycho-comportementaux de la personne aidée, avec un risque d’aggravation des comportements maltraitants” précise le bilan réalisé par “Centr'aider”.


Charge mentale


De son côté, la Fondation Médéric Alzheimer a mis en ligne les résultats du 3e baromètre “Perte d'autonomie, maladie d'Alzheimer, Aidance” réalisé entre mars et mai 2020 auprès d’un échantillon de 6 531 répondants.

Les aidants de proches vivant avec la maladie d’Alzheimer interrogés indiquent une nette intensification de l’accompagnement.

74 % d’entre eux déclarent se sentir obligés d’être joignable à tout moment et 20 % consomment occasionnellement un médicament contre l’anxiété ou la dépression.

Des chiffres inquiétants qui rendent de la surcharge mentale infligés aux aidants ces derniers mois.

Besoin de répit


Un autre baromètre, réalisé cette fois par la Fondation APRIL et l’Institut BVA, dresse le portrait robot de l’aidant en 2020.

Menée au mois de juin sur 2005 personnes, cette enquête montre que si le rôle d’aidant devient de plus en plus connue des Français (hausse de 7 points par rapport à 2019), les difficultés liées à cette fonction demeurent importantes.

Ils sont 35% à déclarer manquer de temps, 30% à souligner la complexité des démarches administratives et 25% placent la fatigue physique comme obstacle principal dans le parcours d’aidant.
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