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Trouver son lieu de vie

Comment les Ehpad s'organisent pour maintenir les visites ?

Auteur Rédaction

Temps de lecture 3 min

Date de publication 18/11/2020

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Retour d’expérience de l’Ehpad de Castelnau-Montratier dans le Lot

Le gouvernement a tiré les enseignements des épisodes du printemps et les Ehpad peuvent aujourd’hui maintenir les visites, malgré la seconde vague. Si certains établissements ont fait le choix de les suspendre, la grande majorité permet aux familles de voir leur proche, même au plus fort de l’épidémie. Une volonté d’ouverture qui nécessite parfois le recours à la plus grande inventivité pour permettre des aménagements à la fois sécurisés et conviviaux.


Les visites se tiennent dans un espace dédié aménagé pour garantir le respect des gestes barrières. Il convient d’aérer régulièrement l’espace et de procéder au bio-nettoyage des locaux, notamment entre chaque visite.

Parues le 1er novembre, les dernières consignes du ministère de la Santé relatives aux visites dans les Ehpad ne renouvellent pas le strict confinement du printemps aux conséquences parfois dramatiques : états dépressifs, syndromes de glissement…

Sur rendez-vous, ces visites demeurent néanmoins très encadrées aussi, en durée et en fréquence.


Le système D, toujours...


Et celles-ci doivent avoir lieu dans un espace dédié. Libre à chacun, donc, de faire preuve d’ingéniosité, de débrouille et d’aménager une salle ou d’en créer une.

Médecin coordonnateur de quatre Ehpad dans le Lot (46), Maurice Tartulier a dû faire faire preuve d’imagination pour permettre les visites dans chacun d’entre eux.

C’est lorsque l’un des quatre établissements s’est transformé en cluster que le médecin coordonnateur a cherché une solution pour que les résidents non touchés par le covid ne soient pas privés de ces visites si précieuses.

Sa volonté était bien sûr de sécuriser au maximum l’établissement mais aussi de conserver de l’intimité et de la convivialité lors des visites.

Maurice Tartulier s’est alors tourné vers un prestataire de structures éphémères pour hôtel qui a su adapter son activité pendant la crise.

Ainsi, depuis plusieurs semaines, trône dans la cour une structure gonflable, équipée de deux sas d’entrée pour les visiteurs et le visité, ainsi qu’en son centre une pièce de 13 m2.

Cette “bulle de visites” est équipée d’un système à air pulsé par soufflerie, de filtration de l’air et de chauffage pouvant, en fonction du temps, se transformer en climatiseur.

Ce dispositif a aussi l’avantage de séparer le visité des visiteurs par une paroi souple et fine permettant de se toucher, de s’enlacer en conservant la sensation de contact.

Pour l’organisation des visites, l’établissement a, là aussi, dû s’adapter. Elles se font sur rendez-vous, une fois par semaine et durent une vingtaine de minutes.

Le résident entre en dernier dans la salle et sort le premier, afin qu’il ne se retrouve jamais tout seul” précise Maurice Tartulier avant d’expliquer la désinfection des sièges et de la paroi entre chaque visite pour permettre un roulement des visites toutes les trente minutes.

Un dispositif qui peut néanmoins être compliqué à appréhender de prime abord. A cet effet, le médecin coordonnateur précise qu’il “y a eu quelques réticences au début, liées au caractère impressionnant de la structure, mais les habitants comme les visiteurs se sont vite habitués”.


Comment financer l’aménagement ?


Si cette “bulle de visite” permet désormais des visites sures intimes et est adoptée par tous, elle constitue aussi un investissement important pour l’établissement.

La structure a couté 10 000 €, somme qui a été puisée sur les crédits non-reconductibles” explique Maurice Tartulier avant de préciser que ce sont des frais engagés pendant l’épidémie et qui devront être remboursés par la suite comme annoncé par Brigitte Bourguignon.

Une somme qui a finalement été déboursée dans les trois autres établissements dont l’Ephad de Prayssac, labélisé Humanitude.

Chacune de ces maisons de retraite ont sur se réinventer pour continuer à assurer les visites dans le respect de l’intimité et des consignes sanitaires.

Afin de prolonger ces moments avec la famille et renforcer le lien social dans ce contexte compliqué, une animatrice propose aussi dans ces établissements, des visites virtuelles par le biais de Skype.


Que faire de la structure une fois l’épidémie passée ?


La bulle est recyclable pour d’autres circonstances. C’est l’espace intime qui nous manquait pour mettre en place des ateliers de soins socio-esthétiques” poursuit le médecin qui se projette et prédit déjà une seconde vie à la structure pour le monde d’après.
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