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Bien vieillir (prendre soin de soi)

21eme semaine du son du 15 au 28 janvier 2024 : et bien chantez, dansez, jouez maintenant !

Auteur Annie De Vivie

Temps de lecture 4 min

Date de publication 15/01/2024

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La 21eme semaine du son, portée par l'Unesco du 15 au 28 janvier, déploie un vaste programme "pour une écologie sonore" à tout âge. Les experts rappellent que savoir sauvegarder nos oreilles, c'est permettre de rester connecté, de s’écouter les uns les autres pour faire avancer la société. D'autant que la musique, le chant font un bien fou à tous les âges ! André Manoukian est le parrain de l'édition 2024 pour s'informer, car il a découvert à quel point nous sommes baignés de sons en continu et que les oreilles ne se reposent jamais. Une semaine du son pour prendre conscience de l'importance de notre santé auditive individuelle et collective.

Bien entendre pour prévenir le déclin cognitif

La semaine du son est l'occasion pour les experts de rappeler l'importance de la santé auditive à tous les âges.

D'où l'importance d'une "écologie sonore" pour identifier les lieux où les décibels sont trop élevés, à risque pour la santé des oreilles.

Ils militent pour que chaque citoyen surveille les décibels au même titre que les degrés Celsius. Il existe des moyens de surveillance comme des applications de sonométrie (sur smartphones comme Niosh de l'OMS), des affichages dans les villes, dans les lieux sonores (concerts), concernant les sons compressés (musiques, films, casques, tablettes).

Les experts de la semaine du son militent pour des sensibilisations, des avertissements collectifs sur les niveaux de décibels trop élevés (au-dessus de 80/100), sur les compressions sonores (musiques) au même titre qu'il existe des alertes canicule et grand froid. Christian Huguonnet, spécialiste en acoustique musicale, a fait l'annonce d'un label Qualité sonore pour janvier 2025 apposé sur les albums, radios, TV, médias, restaurants (calmes), les plateformes comme Deezer, les voitures…

Le message des experts de la semaine du son est de prendre conscience de sa santé auditive pour continuer d'écouter, entendre, jusqu'au bout. Au risque sinon de provoquer des acouphènes, voire des pertes auditives qui affectent la qualité de vie, provoquent des détresses, des souffrances, et accentuent les risques de déclin cognitif, souligne le professeur Paul Avan du Centre de recherche et d’innovation en audiologie humaine (Ceriah), plateforme hébergée à l’Institut Pasteur.

Les spécialistes invitent donc à se saisir des auto-questionnaires ou test auditifs comme HHIE-S, Höra de la Fondation pour l'audition, sans oublier le programme Icope qui dispose d'un volet "audition". Si des baisses, des gênes sont détectées : il faut en parler à son médecin traitant qui orientera si nécessaire vers un spécialiste ORL.

25 % des personnes âgées de plus de 60 ans souffrent d'une perte auditive [1]. Selon des études récentes, les symptômes de déclin cognitif (l'isolement social) sont plus susceptibles de se manifester chez les personnes âgées souffrant de perte auditive. Selon une étude de John Hopkins, les personnes âgées souffrant d'une perte auditive ont 30 à 40 % plus de chances de souffrir d'un déclin cognitif [2].

On comprend pourquoi les pouvoirs publics ont poussé depuis 2021 pour le 100 % santé concernant un large choix de prothèses auditives à condition d'en avoir vraiment besoin. Sachant que la recherche avance avec les implants cochléaires…

Sources :

  1. https://www.who.int/news-room/fact-sheets/detail/deafness-and-hearing-loss
  2. https://www.hopkinsmedicine.org/news/media/releases/hearing_loss_accelerates_brain_function_decline_in_older_adults

Et bien chantez, dansez, écoutez, jouez maintenant

Les experts de la semaine du son de l'Unesco plaident pour déployer partout le chant, la musique, la danse dans de bonnes conditions acoustiques.

La musique est indispensable au cerveau et vice versa, estime le professeur Emmanuel Bigand, musicien et professeur de psychologie cognitive, co-auteur de La symphonie neuronale. Elle nous accompagne dès la naissance avec les chants, les berceuses, et elle le fera jusqu'à notre dernier souffle. L’être humain a besoin d’être en lien avec ses congénères du début jusqu'à la fin de sa vie, c'est une nécessité vitale de connexion à l’autre.

La musique sollicite beaucoup de processus cognitifs en lien avec les processus émotionnels qui se synchronisent en termes de décharge d’influx nerveux. Le cerveau est le chef d'orchestre de ces influx (pupitres) qui se coordonnent, se synchronisent pour décrypter, apprécier, jouer. Et plus l’orchestre répète, plus il développe de compétences, de plasticité.

Notre personnalité est associée avec musiques écoutées dans l’histoire de vie. En concert, on voit que des centaines de personnes qui ne se connaissent pas s’accordent au rythme des musiques proposées.

Dans le cas de l'accompagnement des personnes atteintes de troubles cognitifs, le programme européen Ad@home, auquel Agevillage a collaboré, avait montré l'intérêt de repérer l'autobiographie sonore de la personne pour lui proposer des musiques apaisantes en cas de montée d'angoisse ou au contraire stimulantes pour l'aider à s'activer, se laver, bouger, marcher, danser…

L’intérêt du frisson musical pour les personnes aidées comme pour leurs proches aidants

Séverine Samson, chercheure à l’Institut de l’audition, a souligné l'effet anesthésiant, le ressenti positif du frisson musical généré par les musiques favorites des personnes prises en soin, chez le dentiste notamment !

Ce frisson, ce plaisir musical est universel, mais il n'est pas déclenché, généré par les mêmes musiques chez tous (Bach et Mozart ne sont pas universels). Ce frisson musical active le circuit de la récompense, la production de dopamine.

Des études en Ehpad, hôpitaux de jour auprès de personnes atteintes de maladie Alzheimer et apparentées montrent l'intérêt de l'effet hédonique de la musique pour atténuer les souffrances des patients, de leur entourage, les troubles de l'humeur, la déambulation.

Quinze heures d'écoute musicale sur quatre semaines ont permis plus d'expressions positives, moins d'agitations, d'agressivité, moins de souffrance des aidants… sans effets secondaires !

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