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Maison de retraite : expulsion et suicide d'un retraité

Auteur Rédaction

Temps de lecture 1 min

Date de publication 20/03/2011

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Simple amende pour le directeur de la résidence

Les juges n'auront pas suivi la stricte réquisition d'une procureure qualifiant le dossier de « particulièrement choquant ». Cinq mois après la mort de Roger Durand, le tribunal correctionnel de La Rochelle a condamné jeudi 17 mars à 1 000 euros d'amende le gérant des Résidentiels, cet établissement pour personnes âgées installé dans les faubourgs de Tonnay-Charente.
Poursuivi pour « violation de domicile à l'aide de manœuvre, menace ou contrainte », Géraud de Quatrebarbes avait pourtant un peu plus tôt regretté à la barre « un acte qui n'aurait jamais dû avoir lieu. »

Depuis des mois en conflit avec Roger Durand, ce résident âgé de 85 ans qui refusait de payer son loyer, le gérant des Résidentiels avait ainsi illégalement fait changer les serrures de l'appartement qu'il occupait. « Au mépris des moyens juridiques légaux, vous avez de surcroît profité de son hospitalisation pour autoriser cet acte », a expliqué la procureure.

Après un mois d'errance de chambres d'hôtel en foyers pour sans-abri, le vieil homme avait mis fin à ses jours au soir du 19 octobre dernier. Au pied de son lit, une boîte de médicaments et un mot évoquant son désespoir.

« Le personnel de la maison de retraite avait jusqu'alors refusé de lui rendre ses vêtements et ses effets personnels, Roger Durand n'avait plus qu'une chemise et un pantalon de survêtement », expliquera le directeur du Centre d'action sociale de Rochefort au cours de l'enquête. « C'était ainsi qu'il était obligé de sortir dans la rue à la recherche d'un nouveau logement. Il était abattu, psychologiquement et physiquement. Il ne se remettait pas de cette claque, et encore moins d'être à la rue à son âge. »

Sans nier le caractère illégal du changement de serrure effectué par l'un des collaborateurs de Géraud de Quatrebarbes, l'avocat de ce dernier a tonné hier que l'on ne saurait lui reprocher d'être « l'assassin » d'un vieil homme. « Mon client a pris le soin d'alerter la police, et ce sont bien deux agents qui se sont chargés manu militari de son expulsion. Ils en sont donc responsables. »

Rappelant enfin l'attitude « provocante » autant que les revenus corrects de Roger Durand, la défense du gérant a réclamé une dispense de peine, tandis que le parquet avait auparavant demandé de la prison avec sursis et 10 000 euros d'amende.

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