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Trouver son lieu de vie

EHPAD et Milieu de vie

Auteur Rédaction

Temps de lecture 2 min

Date de publication 04/04/2011

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Annie de VivieJe vous recommande la lecture du livre "Le vieux qui ne voulait pas fêter son aniversaire" du suédois, Jonas Jonasson, aux éditions Les Presses de la Cité.
Après voir fait exploser son domicile, le héros Allan, quasi centenaire, bon vivant, à la vie extraordinairement bien remplie, doit entrer en maison de retraite.


Extrait, page 448 : "Il fut accueilli par soeur Alice, qui avec un sourire aimable lui fit perdre toute sa joie en quelques minutes seulement en lui faisant part du réglement intérieur : interdiction de fumer, interdiction de boire de l'alcool et interdiction de regarder la télévision après 23 heures. Elle précisa que le petit déjeuner était servi à 6H45 en semaine et une heure plus tard les jours fériés. Le déjeuner à 11H15, le goûter à 15H15 et le dîner à 18H15. Tout pensionnaire arrivant après ces heures-là s'exposait à être privé de repas." (...)
Allan en prendra quelque temps son parti, mais aspirera au trépas, d'autant que "le pire était à venir : le personnel de l'établissement s'était mis en tête d'organiser une fête pour son centième aniversaire".
Comme le définissent Yves Gineste et Rosette Marescotti, un "milieu de vie" est un établissement où la personne accueillie à plus à y gagner qu'à perdre d'y entrer.

L'actualité nous montre cette semaine que la mobilisation des pouvoirs publics ne faiblit pas pour accompagner la qualité de vie au sein des établissements médico-sociaux : promotion de la bientraitance, partages d'expériences sur les repas mixés... Même si les découragements pointent face aux souffrances, aux manques (manques de moyens financiers et donc humains : gare à la circulaire budgétaire annoncée comme nulle au CNPG 2011, manques de formations, de soutiens, d'encadrements...)
Les groupes privés commerciaux affichent leurs résultats financiers satisfaisants pour les investisseurs. Ces résultats sont le fruit d'une gestion optimisée entre les prix affichés et les prestations fournies. Mais seul un "prendre soin" de qualité permet de maintenir une "bonne réputation", gage de clientèle.

En attendant des évaluations internes/externes... des guides à "étoiles" fleurissent pour tenter d'objectiver les choses.
Mais force est de constater que les enquêteurs notent ici la qualité de l'environnement, des lieux, des animations, des repas proposés, mais pas la "qualité de l'accompagnement, qui touche à l'humain, qui serait difficilement mesurable et varie d'un personnel à l'autre" comme l'explique "Le guide de la dépendance 2011" à la page 123.
Un "prendre soin" de qualité est un objectif certes difficilement objectivable, mais on peut tenter de donner des repères, des "règles de l'art" comme dans l'approche dite Humanitude présentée dans ce guide (page 119) et qu'Agevillage connaît bien.

Cet objectif qualité est constamment interrogé, il impose un travail quotidien pour poser les enjeux (pour qui travaille-t-on ? L'institution ? Les résidents ? Allan ?), pour partager les organisations, les repères, les outils, les actions qui seront ajustés, déclinés, pour chaque personne accueillie, en équipes multi-disciplinaires.
Un travail permanent, jamais achevé et si fragile.

A chaque instant, quel que soit son statut, un établissement peut voir sa réputation s'effondrer (accident, erreur, négligences...). Il lui faudra déployer des efforts considérables, portés par l'équipe de direction, pour montrer sa capacité à évoluer et s'adapter aux exigences d'un milieu de vie. Cela nous concerne tous : acteurs professionnels, familles, clients, pouvoirs publics... Soyons vigilants !
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