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Les atouts pour bien vieillir : recommandations du Dr Ladoucette

Auteur Rédaction

Temps de lecture 4 min

Date de publication 06/06/2011

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Vive l’intergénération

Le docteur de Ladoucette est psychiatre et gérontologue. Il vient de remettre à la demande de Nora Berra secrétaire d'Etat chargée de la Santé, un rapport sur "la santé mentale et le bien-être des personnes âgées".

Le docteur de Ladoucette a fondé la Fondation IFRAD où il souhaite "dire que l'on peut être heureux avec la maladie d'Alzheimer. Le ticket existentiel ne s'arrête pas au diagnostic de la maladie". Il a écrit en 1999 "Bien-vieillir : Psychologie de la vie quotidienne" chez Bayard-Editions et en 2007 "Rester jeune c'est dans la tête". Il est intervenu au colloque "La cause des aînés" mi 2010.

Le vieillissement réussi ?
C'est l'aptitude d'un individu à maintenir trois comportement fondamentaux : malgré la maladie, rester engagé et conserver une puissance intellectuelle et une activité physique.
Les études montrent que les centenaires sont "résilients" (Ils encaissent les évènements de la vie et trouvent les ressources pour ne pas se laisser abattre te rebondir).
Les très vieux bénéficie d'une bonne "fonction conative", qui permet d'entreprendre, rester curieux. Elle entretient le désir.

Les 5 clés d'une bonne santé mentale

1. Conserver une bonne estime de soi (et tenter de s'adapter aux problèmes de santé inhérents à l'âge). Les ressources entrent en jeu (éducation, revenus) comme le succès relationnel et la participation à des activités sociales valorisantes. Le rapport milite pour un "observatoire des solidarités intergénérationnelles" (p.28), voire un "ministère de l’inter-génération et de l'avance en âge".
2. Garder une identité positive, alors que notre société est "âgiste", hostile aux vieux (tabous, maltraitances) avec la jeunesse comme valeur universelle. Les vieilles personnes vont jusqu'à se fondre dans le moule et se laisse influencer par le "prêt-à-penser anti-âge". Le rapport recommande de "se rendre utile aux autres", plutôt que coller des timbres ou trier des médicaments (p.17). Il rappelle que les seniors sont l'ossature des associations en France. Il préconise de "requalifier" le bénévolat avec un statut de bénévole et un système d'impôt négatif pour les personnes engagées (P.29). Le rapport veut mobiliser les seniors "acteurs sociaux ignorés" bénéficiant de temps, d'autonomie financière et souvent d'une bonne santé (p 26). Il veut renforcer leur place dans les organismes paritaires, les collectivités locales, le Conseil économique sociale et environnemental.
3. Lutter contre l'isolement et la solitude. Le rapport présente les études qui attestent que les individus ayant une vie sociale active ont une mortalité deux à cinq fois inférieure aux autres. Le rapport propose de favoriser les relations amicales avant les relations familiales. Et au grand âge le rapport suggère de "développer une certaine tolérance à rester seul" (p.21).
Il rappelle l'intérêt du mariage surtout pour les hommes, et d'une activité sexuelle au long court.
4. Conserver le contrôle sur sa vie (l'internalité)
5. Savoir s'adapter : sélectionner les envies, activités; compenser (relations, progrès techniques), optimiser
Le rapport suggère de créer des stages de développement personnel pour préparer et bien vivre sa 3eme vie et d'encourager le développement de la spiritualité chez les seniors ("Vieillesse réservoir de vie contemplative").

Remarques
Faut-il rappeler que le vieillissement se prépare dès le plus jeune âge (la vie est un parcours. "Grandir c'est vieillir, vieillir c'est grandir" rappelle chaque année la FNG, Fondation Nationale de Gérontologie).
Une vie saine, sans trop d'excès, impliquée et active prévient de nombreuses pathologies, gage d'un vieillissement moins fragilisé.
La spiritualité ("signification, but de la vie") se pose à tous les âges. Dans un communiqué, l'AD-PA (association de directeur au service des personnes âgées) salue ce rapport et alerte sur le "déni de soins" des personnes épuisées psychiquement (Ndlr : le "taux de suicide des plus âgés" est des plus élevé, un groupe de travail a été lancé en 2010 par Nora Berra).
"Vivre ensemble", en société, implique logiquement de vivre en inter-générations.
Par ailleurs, les ressources financières ne sont pas à négliger, ainsi l'ASPA ex minimum vieillesse reste en dessous des seuils de pauvreté.
Enfin, le rapport n'explique pas que même au grand âge, même quand on est atteint de pathologies compliquées, il est possible de "vivre et mourir debout" (selon les auteurs de l'approche "Humanitude") si l'entourage est soutenu par des professionnels compétents, formés, et en nombre suffisant.
C'est une question de regard posé sur cette toute dernière partie de la vie et de contrat social pour accompagner dignement les plus fragiles (débats sur le 5ème risque, la réforme de la "dépendance").

Accédez au rapport du Dr Ladoucette "Bien être et santé mentale : des atouts indispensables pour bien vieillir"

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