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"Anosognosie", un symptome a qui Jacques Chirac donne son quart d'heure de gloire

Auteur Rédaction

Temps de lecture 1 min

Date de publication 05/09/2011

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Ne pas être conscient de sa maladie

Jacques ChiracLes symptômes invoqués par les avocats et les proches de Jacques Chirac pour qu'il n'assiste pas à son procès pourraient résulter des suites d'un AVC, d'une "démence vasculaire" ou de maladies neurodégénératives comme Alzheimer.

"Pertes de mémoire", "parole mal maîtrisée" et dernièrement une "anosognosie", sont les principaux symptômes évoqués par l'entourage de l'ex-président de la République pour expliquer qu'il n'a "plus l'entière capacité de participer" à son procès.

L'anosognosie, c'est-à-dire l'incapacité pour un patient de reconnaître la maladie ou
le trouble fonctionnel dont il est atteint, est un symptôme qui peut se rencontrer après un accident vasculaire entraînant une interruption de l'irrigation sanguine du cerveau.
Ce symptôme "est compatible avec plusieurs maladies neurologiques", a précisé Françoise Forette, spécialiste de gériatrie qui dirige la Fondation nationale de gérontologie.

"L'anosognosie, c'est un symptôme : on peut l'avoir pour la maladie d'Alzheimer, on peut l'avoir pour les démences vasculaires, on peut l'avoir pour des traumatismes crâniens", a-t-elle souligné.

Plusieurs années après un accident vasculaire cérébral - Jacques Chirac avait été hospitalisé pour un AVC en 2005 - peuvent aussi apparaître des troubles de mémoire ou des anomalies dans d'autres régions du cerveau, concernant par exemple le langage.
Après un premier AVC important, un patient peut "récidiver à bas bruit", avec "de petits AVC qui passent inaperçus sur le plan clinique" mais qui peuvent à long terme entraîner "une anomalie cognitive importante", explique le Pr Forette.

Certaines zones du cerveau manquent d'oxygène de façon répétée lors d'une telle succession de petits accidents de la circulation sanguine. Il peut en résulter une "démence vasculaire", maladie qui représente 30% de toutes les démences.
Selon les zones du cerveau touchées, cela peut entraîner des pertes de mémoire, affecter le langage ou plus globalement les fonctions cognitives, autrement dit les capacités de raisonnement.

L'âge entre en jeu : la capacité de régénération du cerveau, c'est-à-dire sa plasticité, diminue en vieillissant. Les structures qui avaient pris le relais après un AVC peuvent ne plus être capables de le faire, note le Pr Yves Dauvilliers, neurologue au CHU de Montpellier. Les lésions dues à un AVC ou une démence vasculaire peuvent coexister avec une maladie neurodégénérative.
Si la maladie d'Alzheimer, que le grand public associe généralement aux problèmes de mémoire, est la plus fréquente, il existe au moins "une demi-douzaine" de maladies neurodégénératives, selon Mme Forette.

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