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Hébergement temporaire : des freins à surmonter pour déployer le nombre de places

Auteur Rédaction

Temps de lecture 4 min

Date de publication 31/10/2011

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Etude de la CNSA — Réaction du Grath, portail de l’accueil temporaire

La Caisse nationale de solidarité pour l'autonomie (CNSA) présente les résultats d'un groupe de travail qui s'est déroulé de novembre 2010 à avril 2011 avec des gestionnaires de structures, des représentants d'usagers et des décideurs.
Il en résulte un dossier technique intitulé "Etat des lieux et préconisations sur l'hébergement temporaire des personnes âgées et des personnes handicapées". Commentaire du Grath - Portail de l'accueil temporaire par la voix de son directeur J.J. Olivin.

Ce dossier technique de la CNSA s'adresse aux "gestionnaires promoteurs qui ne trouvent pas le soutien des décideurs locaux, ainsi qu'aux décideurs locaux qui connaissent des difficultés dans le développement de l'offre, du fait notamment de l'absence de promoteurs impliqués".

Etat des lieux : un déploiement moins rapide qu'escompté de l'hébergement temporaire
La CNSA rapelle que l'hébergement temporaire est un mode d'accueil et d'accompagnement parmi un ensemble de dispositifs en développement (accueil de jour, services d'aide à domicile, accueil familial, formules de répit ou accueils conjoints aidants-aidés, plateformes de services et réseaux). Il se situe dans une pluralité de réponses majoritairement orientées vers l'accompagnement au domicile. Il concerne autant les besoins et attentes des aidants que ceux des personnes accompagnées. Durant une année, une place d'hébergement temporaire peut accueillir entre 5 et 8 personnes. Les textes législatifs et réglementaires français ne reconnaissent l'hébergement temporaire que depuis une dizaine d'années. Le plan Solidarité grand âge (PSGA) et le plan Alzheimer avaient prévu de financer 6100 places pour les personnes âgées sur la période 2007-2012. Le Plan pluriannuel de création de places en établissements et services pour un accompagnement adapté du handicap tout au long de la vie prévoit 1050 nouvelles places pour les personnes handicapées entre 2008 et 2014.

Mais la CNSA note que le déploiement de l'offre est moins rapide que les plans ne le prévoyaient, les implantations de places sont contrastées selon les territoires.
Les créations de places ont été réalisées de manière dispersée, en privilégiant de petites capacités, gérées au sein d'institutions très majoritairement orientées vers l'hébergement permanent. Le Grath (Portail de l'accueil temporaire) estime que "des unités entièrement dédiées à l'accueil temporaire sont beaucoup plus efficaces que les places saupoudrées ici et là, mais elles réclament une approche très prudente dans la construction du projet et une gestion éminemment dynamique qui implique des possibilités de rapprochements entre services hyper-réactifs" ;

Trois freins principaux
1. La méconnaissance du dispositif par les usagers, les aidants et les professionnels, doublée d'une méfiance à l'égard d'un mode de prise en charge encore trop souvent assimilé à l'hébergement traditionnel.
2. Pour les gestionnaires il semble difficile de proposer un projet d'accueil précis et lisible. Les types de prestations de l'hébergement temporaire sont diverses : réponse d'urgence, soutien des aidants, bilans de santé, préparation à l'entrée en EHPAD...
3. Une tarification peu adaptée pour les personnes âgées dépendantes. Le reste à charge de l'hébergement temporaire s'ajoute aux frais du domicile familial.
Pour le Portail de l'accueil temporaire (Grath) : "Tant que la question de la tarification et de la participation des usagers de l'hébergement temporaire gérontologique ne sera pas réglée, ce mode d'accueil ne décollera pas dans le secteur";

Propositions de la CNSA
- Travailler, dès l'entrée en hébergement temporaire, sur la préparation du retour au domicile
- Renforcer l'articulation avec les autres prestations d'aide et de soins mises en place avant et après le passage par l'hébergement temporaire.
- demande aux structures d'hébergement temporaire d'élaborer un projet de service spécifique, surtout lorsqu'elles sont rattachées à un établissement traditionnel (long séjour ou EHPAD). Le Grath précise que "des surcoûts de 10 à 15% pour le gestionnaire relevés sur l'accueil temporaire dans le secteur du handicap par le GRATH sont plus importants dans le secteur gérontologique du fait de sa sous dotation chronique" ;
- renforcer la planification de l'offre d'hébergement temporaire. Le Grah regrette que "l'accueil d'urgence médico-social soit le seul accueil d'urgence qui ne fasse pas encore l'objet d'une organisation territoriale. Cette proposition n'ait pas été retenue par le groupe de travail. Le bricolage va continuer..."
- favoriser la création de réseaux regroupant les décideurs et les financeurs, afin de coordonner les acteurs d'un même territoire.
- mener un certain nombre d'analyses complémentaires, en particulier pour "d'approfondir la connaissance croisée des besoins des aidants et des aidés, à partir des dynamiques locales qui englobent l'ensemble des solutions de répit".

Pour sa part, le Grath attend avec intérêt la recommandation de l'ANESM (Agence nationale de l'évaluation sociale et médico-sociale) sur le projet spécifique à l'accueil temporaire dans le projet d'établissement
Déjà en 2003, il était demandé "la mise en place d’une cellule spécialisée, qui devrait ultérieurement être intégrée à « l’agence nationale du handicap » (ce fut finalement la CNSA) et dont la mission serait de prolonger nos travaux et de piloter les actions proposées à savoir des menées d'études et d'actions pédagogiques directement dédiées à l'accueil temporaire."

Accédez au dossier technique de la CNSA "Etat des lieux et préconisations sur l'hébergement temporaire des personnes âgées et des personnes handicapées".

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