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A Washington, les seniors s'organisent pour éviter la maison de retraite

Auteur Rédaction

Temps de lecture 2 min

Date de publication 02/01/2012

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Rendre ce qu’on me donne”

Le principe, qui repose largement sur le dévouement de bénévoles, est de fournir aux retraités des services comme l'aide au transport, aux courses, aux petites réparations, la plupart gratuitement ou à tarifs négociés auprès de professionnels.

Pas question de maison de retraite pour M. Gonzalez, ancien traducteur de la Navy, bel homme à l'oeil bleu et au cheveu blanc. Il marche avec difficulté "à cause des genoux". Mais il n'est pas question pour lui de quitter la maison, pleine de livres d'art et de disques de jazz, qu'il habite depuis 48 ans dans ce quartier plein de charme, aux rangées de maisons victoriennes. "J'aime mon indépendance, n'avoir de comptes à rendre à personne", reprend le communiqué de l'AFP.

Il est membre de Capitol Hill Village, une association à but non lucratif née en 2007, un des 66 "villages" existants (120 sont en cours de constitution) aux Etats-Unis et bâtis sur un modèle fondé à Boston en 2001. Il ne s'agit pas de fournir des soins médicaux mais d'aider les personnes à rester chez elles, sans les soucis rendus plus compliqués à régler à cause de l'âge, dit Katie McDonough, directrice et l'une des deux seules salariées à temps plein de l'association de Washington.

L'inscription coûte 530 dollars par an pour une personne, 800 pour un foyer, 100 ou 200 dollars pour les plus bas revenus. Les abonnements représentent en gros la moitié du budget, complété par des campagnes de dons.

Le "village", comme l'appellent ses 360 membres (260 foyers) de Capitol Hill, assure une permanence téléphonique auprès de laquelle on peut demander l'aide de la part de l’un des 215 bénévoles pour être conduit chez un médecin, pour faire tondre sa pelouse ou remplir des papiers administratifs.

Le village organise aussi des conférences, des sorties au théâtre, des dîners, des cours de gymnastique,.. "Je n'aime pas trop les activités en groupe, mais quand on prend sa retraite, il faut rencontrer d'autres gens. Et puis, j'ai envie de rendre ce qu'on me donne", indique une femme retraitée.
"En Amérique, on ne peut compter aujourd'hui sur aucune aide dans tout ce qui est de l'ordre du social", précise une autre "c'est très américain de se réunir à plusieurs et de dire, organisons-nous!".

Les Etats Unis, comme d'autres pays, est confronté à l'arrivée à l'âge de la retraite des premiers des 78 millions d'Américains "baby-boomers", (nés entre 1946 et 1964). Pour Candace Baldwin, codirectrice de Village to Village Network qui coordonne les villages, le défi est "énorme".

Selon l'organisation US Care, à partir de 2011 et pendant 20 ans, 10.000 personnes fêteront chaque jour leurs 65 ans. En 2030, un Américain sur 5 aura plus de 65 ans et les plus de 85 ans seront 4 fois plus nombreux qu’aujourd’hui.
Le mouvement des "villages" est "une étape logique de cette évolution", dit Candace Baldwin, une façon de "vieillir dans son quartier qui intéresse de plus en plus de gens".

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