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Maubeuge : vieillesse rime avec petites retraites

Auteur Rédaction

Temps de lecture 2 min

Date de publication 23/01/2012

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Ville du Nord autrefois opulente, Maubeuge, que l'industrie a déserté depuis les années 70, s’inquiète du vieillissement de ses retraités, anciens chômeurs : qui va payer leur prise en charge s'ils deviennent dépendants ?

Avec le taux de chômage le plus élevé du Nord/Pas-de-Calais, les plus de 60 ans ont un revenu médian de 14.000 euros par an seulement, signale Catherine Brunin, directrice de la résidence associative Saint-Emilie, qui accueille 80 personnes âgées. "Trente-mille emplois ont été détruits entre 1970 et 1990", souligne pour sa part le maire PS de la ville, Rémi Pauvros.

En maison de retraite, l'aide sociale dans 50% des cas. Jean-Louis Sillani, 86 ans, vivait seul, et malgré les visites quotidiennes de son fils et le portage de ses repas, "se laissait aller", perdant l'appétit au point de perdre 30 kilos. Arrivé en septembre, après une longue hospitalisation, à la maison de retraite Sainte Emilie, il arrive à payer les frais de son hébergement (59,70€/jour) et de ses soins, grâce à sa retraite d'agent de maîtrise chez Usinor - et grâce à ses économies.
Mais un résident sur deux à Sainte-Emilie n'est pas assez riche et ne peut subvenir à ses besoins seuls. Pour ceux qui n’ont pas travaillé tout leur vie et en conséquence ne touchent que 700 ou 800 euros « on doit demander l'aide sociale", explique Catherine Brunin. Son association « Temps de vie », gère deux autres établissements dans l'arrondissement, bénéficiaires à 70% de cette aide.

Un an d’attente. Le conseil général, dont le budget personnes âgées atteint 320 millions d'euros en 2012, met presque un an pour l'accorder. "En attendant, on prend sur nous", souligne Madame Brunin qui précise que " ce militantisme va à un moment donné s'épuiser".

A Maubeuge, la vieillesse n'est pas rentable : il n'y a pas de maison de retraite privée. Les plus aisés optent pour l'heure pour la Belgique voisine et seule une résidence services haut de gamme est en projet.

Malgré les aides certains n'ont pas les moyens, de se payer une place. "Les familles préfèrent de plus en plus garder leurs aînés dépendants jusqu'à l'extrême limite pour raisons économiques, ça nous soucie beaucoup", pointe le vice-président du conseil général Jacques Marissiaux. "On essaie d'imaginer des structures peu coûteuses" citant : la construction de lots de maisons standardisées pour seniors, l’expérimentation d’ une aide pour adapter le logement afin de prolonger leur maintien à domicile.

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