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Personnes âgées : des avancées récentes ravivent l'espoir contre la maladie d'Alzheimer

Auteur Rédaction

Temps de lecture 3 min

Date de publication 12/02/2012

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Mais des percées scientifiques ne sont pas des médicaments

Plusieurs avancées récentes dans la recherche sur Alzheimer dont celle jeudi d'un anti-cancéreux qui restaure les fonctions cérébrales de souris atteintes de la maladie, ouvrent des pistes pour la m ise au point de traitements contre cette forme de dégénérescence cérébrale aujourd'hui incurable.
La dernière percée en date, publiée dans la revue américaine Science du 10 février, révèle que le bexarotène, un médicament utilisé contre une forme rare de cancer, fait disparaître rapidement chez ces souris jusqu'à 75% des plaques de bêta-amyloïde, forme de protéine dont l'accumulation dans le cerveau est une des principales caractéristiques pathologiques d'Alzheimer. Cette avancée est "sans précédent", selon Paige Cramer, chercheur à la faculté de médecine Case Western à Cleveland (Ohio, Nord) qui a contribué à ces travaux.
"Jusqu'alors le meilleur traitement existant chez des souris de laboratoire prenait plusieurs mois pour éliminer les plaques amyloïdes", dit-il."Notre prochain objectif est de s'assurer que ce traitement agit de la même manière chez les humains", insiste le Dr Gary Landreth, professeur de neurosciences dans cette même faculté, principal auteur de l'étude. En agissant sur un gène dit ApoE, le bexarotène semblent reprogrammer les cellules immunitaires du cerveau pour qu'elles puissent de nouveau "dévorer" les dépôts amyloïdes qui s'accumulent.
Le 2 février, des chercheurs de l'Université Columbia à New York avaient annoncé la découverte qu'Alzheimer sur des souris, se propageait comme une infection, d'une zone à l'autre du cerveau, le long des branchements entre les cellules cérébrales. Cette propagation est le fait d'une variante anormale d'une protéine, appelée tau, dont l'agrégation sous forme de filaments étouffe progressivement l'ensemble des cellules nerveuses ou neurones.
Cette découverte laisse penser que bloquer suffisamment tôt ce processus qui intervient au début d'Alzheimer, empêcherait le développement de la maladie en empêchant l'accumulation de dépôts amyloïdes. Fin janvier, une équipe française de l'Institut national de la santé et de la recherche médicale avait publié une recherche montrant que le cerveau de la plupart des malades d'Alzheimer souffre d'importantes carences d'une protéine (FKBP52). Cette observation pourrait déboucher sur un traitement, selon ces chercheurs.
Les dernières avancées en laboratoire "permettent d'être plus optimiste" pour venir à bout d'Alzheimer avait jugé mardi devant la presse le Dr Francis Collins, directeur des Instituts nationaux américains de la santé (NIH). Il avait alors cité l'étude sur la protéine tau financée par les NIH, notant "la grande difficulté (jusqu'à présent) à transformer ces avancées en stratégies efficaces de traitement et de prévention".
Même optimisme prudent du côté du Dr Scott Turner, neurologue spécialiste de la mémoire de l'Université Georgetown à Washington, interrogé sur l'étude publiée dans Science à laquelle il n'a pas participé. "Ceci paraît très emballant", a-t-il dit, ajoutant aussitôt qu'il s'agissait de souris. "Il y a beaucoup de choses qui marchent avec ces animaux mais quand on essaye avec des humains ça échoue". George Vradenburgh, président USAgainstAlzheimer, fondation privée en pointe contre Alzheimer, se dit réservé mais également optimiste par ce qu'il entend dans le milieu de la recherche.
"Je suis prudent mais également encouragé par les scientifiques aux Etats-Unis et en Europe qui me disent que nous avançons aujourd'hui beaucoup plus vite qu'il y a cinq ou dix ans surAlzheimer", a-t-il déclaré. Il a aussi estimé que les Etats-Unis devraient consacrer deux milliards de dollars par an à la lutte contre Alzheimer, soit 4,4 fois plus que le budget actuel.
Il faut également citer les travaux de neurologues américains qui auraient réussi à doper la mémoire de sept personnes au moyen d'électrodes stimulant une zone particulière de leur cerveau à l'aide. Leurs travaux ont été publiés à la mi février, dans le New England Journal of Medicine. Ces travaux pourraient être utiles notamment chez les patients débutant une maladie d'Alzheimer. Celle-ci apparaît en général au niveau du cortex entorhinal puis progresse lentement vers d'autres zones du cerveau. Stimuler cette région avant la dégénérescence des neurones permettrait probablement de ralentir l'évolution de la maladie.

La maladie d'Alzheimer affecte 36 millions de personnes dans le monde dont 5,5 millions d'Américains.
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