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Maltraitance des personnes âgées - Qui appelle le 3977 ? Reportage

Auteur Rédaction

Temps de lecture 3 min

Date de publication 20/02/2012

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Décidé, puis installé le 5 février 2008 par Valérie Létard, alors secrétaire d’Etat aux personnes âgées, le 3977 numéro national de signalement des situations de maltraitance envers les personnes âgées et adultes handicapés accueille les appels des victimes elles-mêmes et ceux de toute personne « témoin » ou désireuse d’alerter sur des cas constatés ou présumés.
La rédaction d’Agevillage a rencontré Caroline Lemoine, responsable de communication, chargée de projet et Sandra Sapio, coordinatrice, au sein de l’association Habeo (ex Afbah) qui œuvre depuis 2002 contre la maltraitance et gère depuis 2008 la plateforme du 3977, géographiquement sitée au coeur de l'hôpital Paul Brousse à Villejuif.

Des écoutants professionnels formés à ces questions, salariés de l’association accueilllent les appels de maltraitance avérée ou de suspicion de maltraitance "Tous des appels à contenu, des appels importants", précise Caroline Lemoine. Ces écoutants, tous psychologues, "Aident à mettre de l’ordre dans les histoires souvent complexes et douloureuses" et si besoin, suggèrent la possibilité d’une intervention de proximité que l’appelant peut refuser. S’il le souhaite, il est averti qu’un dossier va être transmis à un des partenaires locaux de l’association (association du réseau Alma, agence régionale de santé, CCAS, conseil général)
Ecouter quelques secondes de réponses des écoutants sur la plateforme du 3977



Une centaine d'appels par jour. Faute de moyens de communication, ce que déplore Caroline Lemoine, le nombre d’appels quotidien stagne aux alentours d’une centaine par jour, après 4 ans de fonctionnement. Un chiffre qui toutefois peut décupler lors de la médiatisation de certaines situations, confirme-t-elle. Le bilan après un an de fonctionnement faisait état d’une affluence d’appels quadruplée par rapport aux chiffres envisagés .

Caroline Lemoine évoque la rapidité des délais de transmission, la qualité de l’action de proximité menée ainsi que l’ambivalence souvent rencontrée dans des situations signalées par les victimes elles-mêmes qui craignent qu’une intervention sur le « maltraitant » rompe l’équilibre …
Ecouter l’interview.


Sandra Sapio revient sur la qualité du contenu du dossier transmis aux partenaires de proximité. Son rôle propre est de veiller à la bonne compréhension de la situation. Elle s’attache notamment à ce que l’exposé de situation soit dans une juste distance.

L’outil partagé entre Habeo et ses partenaires est « hautement sécurisé ».
Il renseigne sur l’appelant, la victime, l’auteur supposé, la situation de maltraitance, son type. En fonction, le partenaire pourra envisager l’action à mener qu’il lancera etdont il assurera le suivi ? Mais auparavant, seule l’évaluation de la situation sur le terrain lui permettra de confirmer ou non le type de maltraitance supposé par Habeo.
Ecouter l’interview



Un des appels du jour est une situation typique, très fréquente, signale Sandra Sapio. Il s’agit d’une relation mère-fils. On peut identifier d’emblée une maltraitance psychologique d’un fils qui tente de tout gérer dans la vie de sa mère (76 ans). On note dans le présent une forte emprise du fils sur la mère mais la recherche d’éléments du passé permet de s’apercevoir que l’emprise était auparavant exercée par la mère. Dans une relation fusionnelle cette mère cherchait à protéger son fils de ses fragilités, de conduites addictives (dépendance à l’alcool ou autre drogue). L’emprise a un moment s’est retournée explique Sandra Sapio qui indique aussi que, curieusement, dans ces cas, on assiste à une rébellion de la victime lorsque l’on propose ou que l’on intervient pour tenter de remédier à la situation signalée.. Le tiers devient curieusement l’ennemi, celui qui va rompre l’équilibre. Dans ce type de relation, le lien reste avant tout un lien d’amour.
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Ambivalence. Sandra Sapio, s’appuie sur un autre cas pour approfondir ce phénomène souvent constaté. La victime après avoir eu le courage d’appeler se met à craindre au cours de l’entretien d’un changement dans son quotidien. Si l’on intervient ,qui va s’occuper de moi ? Ainsi la victime appelante capable de revenir sur ses propos précédents peut même devenir agressive envers l’écoutant.
Ecouter les précisions de Sandra Sapio sur cette question de l’ambivalence dans le signalement de maltraitance par les victimes elles-mêmes.
Ecouter l'interview


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