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En Pologne, les personnes âgées pratiquent une solidarité active

Auteur Rédaction

Temps de lecture 2 min

Date de publication 10/03/2012

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Danse, théatre, cinéma…

Comme chaque lundi dans le local des petits frères des Pauvres de Poznan, une douzaine de personnes âgées s'astreignent à des exercices de gymnastique, avec leur coach, Ludwika Kochman, elle aussi une senior.
"Je m'entraîne trois heures par jour et malgré mes 66 ans, j'arrive à faire la même chose que quelqu'un qui en a 18", assure Ludwika, professeur de gymnastique bénévole de cette association, dont le but est de lutter contre l'exclusion des personnes âgées.
"Je veux que tous ces gens compre
nnent que s'ils prennent soin de leur corps, ils resteront en bonne santé
", ajoute cette sportive qui se vante de ne pas être tombée malade une seule fois depuis 23 ans.
Ses exercices font surtout travailler les articulation
s, essentielles pour la mobilité des personnes âgées, le tout en musique. "Grâce à la gymnastique, nos gestes sont fluides, nous sommes contents, heureux. C'est très apaisant pour les nerfs et ça nous donne beaucoup d'espoir pour le présent et pour l'avenir", se réjouit Stanislaw Soloch, 72 ans, un senior de l'association.
Danse, théâtre, sorties au musée font partie des autres activités proposées par l'association.
Des visites à domicile sont aussi organisées pour tenir compagnie aux personnes isolées et aider celles qui ne sont pas autonomes.
"Cela fait six ans que je vis seule, depuis que ma fille est morte à la suite d'une maladie soudaine", raconte Janina Kaliszan, 80 ans, qui souffre de malvoyance, de diabète et d'hypertension.
Maria Tytula, elle aussi senior et bénévole des petits frères des Pauvres, est venue rompre sa solitude. "On fait des courses ensemble, on se promène, on va au cinéma, chez le médecin. On se complète", commente Maria, soulignant que Janina sortait rarement de chez elle quand elle l'a rencontrée.
Les deux femmes, devenues presque inséparables, se voient régulièrement depuis un an. "J'essaye par ma présence et par le temps passé avec elle, de lui rendre la vie plus agréable", ajoute-t-elle. Mais elle reconnaît qu'elle ne peut plus faire d'efforts physiques importants pour l'aider dans des tâches pénibles.
Depuis la création de l'association en France en 1946 par Armand Marquiset, les petits frères des Pauvres sont présents en Allemagne, Espagne, Irlande, Suisse, Etats-Unis et Canada. Depuis 2002, la Pologne est le huitième et dernier pays en date où ils se sont implantés. L'association y est présente dans trois grandes villes : Varsovie, Poznan et Lublin.
"Avant l'entrée de la Pologne dans l'Union européenne, de nombreux bénévoles sont partis se former en France. Du coup, au début des années 2000, c'est l'association en France qui a voulu qu'on fasse partie de la Fédération internationale des petits frères des Pauvres", explique Anna Kosikowska, présidente de l'association à Poznan. Elle-même a passé cinq mois en formation à Lille, Dunkerque et Paris.
Les premières années après leur création en Pologne, les petits frères des pauvres polonais étaient soutenus financièrement par des entreprises françaises. Depuis 2006, ils sont désormais autonomes. A Poznan, les projets de l'association sont financés par la ville à hauteur de 80.000 zlotys par an (20.000 euros).
"Cet argent sert à rémunérer nos deux employés, financer les sorties culturelles pour les personnes âgées, ainsi que des projets plus importants", ajoute Anna.
Un temps envisagés, des échanges avec la France n'ont finalement pas abouti. "Le transport est bien trop compliqué à organiser. Il faut garder en tête que ce sont des personnes âgées et qu'un tel voyage est très fatigant pour eux. En revanche, on est en contact permanent avec nos homologues français qui nous transmettent tout leur savoir en terme de formation", affirme-t-elle.

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