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Maladie d'Alzheimer : Les patients américains réclament le droit d'user le bexarotène

Auteur Rédaction

Temps de lecture 2 min

Date de publication 10/04/2012

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Prescrire hors AMM ? Le dilemme des médecins

Une vague d'appels de patients et de leurs familles atteints par la maladie d’Alzheimer a réclamé à l’agence sanitaire américaine, la FDA, le droit d’utiliser le bexarotène en dehors de son indication de mise sur le marché.

Le bexarotène est un anticancéreux. En février 2012, une étude avait révélé que ce produit avait des effets positifs sur des souris atteintes de la maladie d’Alzheimer. Bien que les experts affirment que des essais complémentaires sont nécessaires pour tester l’efficacité de la molécule sur l’homme, les patients sont nombreux à réclamer le droit d’utiliser le produit, même sans savoir à quelles doses il pourrait se révéler efficace.

Pour Eric Hall, directeur général de la Fondation Alzheimer Etats Unis, cette clameur est un signe de désespoir face à la montée en puissance d’une maladie contre laquelle pour l’instant la science est impuissante.

Bexarotène, commercialisé par la société japonaise Eisai Co. est approuvé pour lutter contre une forme particulière de cancer de la peau. Les médecins sont toutefois libres de le prescrire contre d'autres maladies.

Le laboratoire Eisai a annoncé vendredi "qu’il n’était pas dans son code éthique de commenter les utilisations hors AMM (Autorisation de mise sur le marché) de ses produits ».

Le Pr Keith Flaherty, spécialiste du cancer de la peau à la Harvard Medical School estime que la dose qui pourrait être nécessaire pour traiter la maladie d'Alzheimer n'est pas claire mais il est probable qu’elle est beaucoup plus faible que celle utilisée contre le cancer.

Les principaux effets secondaires du médicament ne sont généralement pas graves - fatigue, éruption cutanée et accroissement du cholestérol et des triglycérides -, mais les effets cumulatifs de l'utilisation chronique chez les patients atteints d'Alzheimer sont inconnues, a indiqué M. Flaherty.

Reisa Sperling, directeur du Centre pour la recherche et le traitement d'Alzheimer à l’hôpital Brigham and Women à Boston, a dit qu'elle ne serait pas prête à prescrire le médicament. "Je crois fermement que ce n'est pas sûr ou souhaitable pour les gens de profiter de cette prescription hors AMM jusqu'à ce que nous obtenions des éléments d'information supplémentaires", a déclaré le Dr Sperling.

Gary Landreth, Pr de neurosciences à l'Université Case Western Reserve à Cleveland, a déclaré qu'une étude de sécurité chez 12 patients en bonne santé allait commencer le mois prochain. Il a reçu une "réponse massive" des patients ou des familles prêts à participer à l’expérimentation. Les brevets qui protègent le bexarotène vont tomber dans le domaine public cette année, et le générique qui va être commercialisé permettra des prescriptions moins onéreuses qu’actuellement.

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