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Personnes âgées - Seniors : le risque d'hospitalisation augmente avec leur nombre de médicaments.

Auteur Rédaction

Temps de lecture 2 min

Date de publication 10/04/2012

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20% des hospitalisations pourraient être la conséquence d’effets indésirables

La polymédication est l'un des principaux facteurs de risque d'effets secondaires chez les seniors.

Certaines enquêtes ont montré que, dans cette classe d'âge, jusqu'à 20% des hospitalisations pourraient être la conséquence de ce type d'effets indésirables. Pour préciser la relation entre polymédication et admission aux urgences, indépendamment des comorbidités, une analyse rétrospective a été réalisée sur une cohorte représentative de près de 2,5 millions de seniors ayant consulté dans un centre médical pour vétérans aux Etats-Unis.

Parmi les hospitalisations répertoriées sur une période de 3 ans, 678 admissions aux urgences ont été tirées au sort afin d'en préciser les causes. La moyenne d'âge des patients était de 76 ans, 35% d'entre eux prenaient entre 5 et 8 médicaments par jour et 45% en prenaient au moins 9. Il s'agissait de sujets de sexe masculin dans 98,5% des cas. Ils souffraient en moyenne de 4 maladies chroniques. Pour 68 hospitalisations, les effets secondaires impliquant 113 molécules étaient en cause, mais 37% des cas auraient pu être évités. Une extrapolation à l'ensemble de la population de cette cohorte de près de 2,5 millions de seniors suggère que 8 000 hospitalisations auraient probablement pu être évitées au cours de cette période.

Les effets secondaires les plus fréquents ayant justifié l'admission étaient : une bradycardie, une hypoglycémie, une chute ou une altération de l'état mental. Les causes évitables étaient par ordre décroissant : une prescription sub-optimale, un non respect de la prescription et un suivi insuffisant du patient.

Après ajustement sur l'âge et les comorbidités, seule la polymédication était liée au risque d'hospitalisation en raison des effets secondaires associés, avec un risque multiplié par 2,8 entre 5 et 8 médicaments et par 3,9 pour 9 médicaments et plus. Ces résultats viennent conforter ceux d'études précédemment publiées. Ils montrent à la fois les difficultés de prescription face à la complexité de certaines situations pathologiques et l'équilibre délicat entre les bénéfices et les risques associés aux traitements à mettre en oeuvre.

Quoi qu'il en soit, la relation directe entre le nombre de médicaments reçus par le patient et le risque d'effets secondaires se confirme, ce qui devrait inciter les praticiens à limiter, dans la mesure du possible, leurs prescriptions aux spécialités indispensables.

Références :(Marcum ZA et al. J Am Geriatr Soc. 2012;60:34-41)
Auteur : L. Teillet - Hôpital Sainte-Périne, Paris
Références : Craft S et al. Arch Neurol. 2012;69:29-38.

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