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Personnes âgées et précaires : particulièrement touchées par le renoncement aux soins

Auteur Rédaction

Temps de lecture 1 min

Date de publication 23/04/2012

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Payer peut nuire à la santé explique l’Irdes

Une étude de l’Irdes (Institut de recherche et de documentation en économie de la santé) analyse les déterminants du renoncement aux soins pour raisons financières, puis étudie les conséquences sur l’évolution de l’état de santé quatre ans plus tard à partir des données de l’Enquête santé protection sociale (ESPS).

L’analyse de l’Irdes sur les déterminants du renoncement aux soins montre le rôle important joué des couvertures santé complémentaires. Leur absence, on le savait déjà, contribue aux inégalités de santé.

L’étude montre que le renoncement aux soins pour raisons financières pointe un problème de santé publique parce qu’il touche une part importante de la population, qu’il est concentré dans certains groupes sociaux, et parce qu’au final, il affecte significativement l’état de santé général mesuré par l’état
de santé subjectif.

L’étude permet de constater que les dispositifs tels que la CMU-C sont réellement efficaces pour lutter contre les inégalités d’accès aux soins pour raisons financières.

Les bénéficiaires de la CMU-Complémentaire déclarent significativement moins de renoncement que les personnes non couvertes par une assurance complémentaire, ainsi que celles qui ne jugent pas « Très bons » les remboursements de leur assurance complémentaire.

Le lien très fort entre renoncement et précarité montre que le renoncement est un outil pour l’analyse de la précarité sociale elle-même mais aussi pour l’analyse du système de soins ambulatoires français, dans lequel les soins de ville sont dispensés contre paiement à l’acte. Dans un tel système, la régulation de la demande est traditionnellement envisagée selon des mécanismes de partage des coûts entre assureur et patient, comme le ticket modérateur.

Or il a été montré que le partage des coûts est « médicalement aveugle », c’est-à-dire que la contrainte financière s’applique à tous les biens médicaux, essentiels ou non. Dans le cas français, le processus est fortement altéré par la présence de dépassements qui ne répondent pas à une logique de régulation par partage des coûts, mais encore par la présence d’un second filet assuranciel via l’assurance complémentaire, qui exonère en partie la grande majorité de la population de la charge du ticket modérateur public et détourne le faisceau de la contrainte publique sur une minorité de personnes défavorisées.

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