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Soleil et activité physique pour compenser les déficits en vitamine D

Auteur Rédaction

Temps de lecture 4 min

Date de publication 07/05/2012

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Le soleil : ni trop, ni trop peu

Les déficits modérés en vitamine D sont fréquents en France métropolitaine, surtout en fin d'hiver et au début du
printemps, selon une étude nationale publiée mardi.
Bien que l'exposition à la lumière du jour paraisse une mesure simple à mettre en oeuvre dans la prévention de la carence en vitamine D, elle se montre peu efficace au grand âge, même dans une région modérément ensoleillée comme l'Australie, essentiellement en raison de la piètre observance des participants.


La vitamine D, qui joue un rôle majeur dans la minéralisation osseuse, est principalement produite par le corps sous l'action des rayonnements ultraviolets (UV) du soleil sur la peau. L'alimentation (poissons de mer gras sauvages, jaunes d'oeuf) apporte un complément.

37,7% des 18-74 ans marquent un déficit en vitamine D. Une fréquence qui pourrait être réduite en changeant les habitudes de vie, notamment en augmentant l'activité physique en plein air, souligne Michel Vernay, co-auteur de l'étude ENNS 2006-2007 faite sur un échantillon national de 1.587 adultes, chez lesquels les niveaux sanguins de cette vitamine ont été mesurés, sur l'ensemble de l'année.


Le déficit modéré pourrait constituer un facteur de risque d'anomalies osseuses, d'ostéoporose, de fractures et de certaines maladies chroniques (cancers : colon, sein, prostate) ou de dysfonctionnements de l'immunité.
Le risque plus élevé de déficit sévère observé chez les adultes nés hors d'Europe peut s'expliquer par une pigmentation plus élevée de la peau qui réduit l'absorption des UV, mais aussi par des habitudes culturelles vestimentaires, comme de trop se couvrir le corps (visage, bras, etc.) ou de peu sortir en plein air.

"On trouve moins de vitamine D chez les fumeurs, sans qu'on comprenne bien le mécanisme en cause", indique le chercheur. En revanche, les "buveurs modérés" de vin ont de meilleurs niveaux sanguins de vitamine D que les gens qui n'en boivent pas du tout.

Les auteurs suggèrent d'adapter les messages de prévention comme en Australie ou en Angleterre, en rappelant à la fois les dangers d'une exposition excessive (ou sans protection) au soleil (cancers de la peau) et les bienfaits d'une exposition raisonnable.

L'activité physique apporte, par ailleurs, un bénéfice dans la prévention de l'obésité, de l'hypertension artérielle et des maladies cardiovasculaires,
écrivent-ils.
L'enrichissement des aliments et la supplémentation en vitamine D sont "probablement à discuter" en France. Il conviendrait également, notent les auteurs, de renouveler l'étude du statut en vitamine D de la population, en l'élargissant aux enfants, aux adolescents et aux personnes âgées.

En maison de retraite, de nombreuses personnes âgées sont carencées en vitamine D. Chez les sujets fragiles, il a été montré qu'une correction de ce déficit diminuait le risque de chute et de fractures. L'observance des traitements médicamenteux sur le long terme reste cependant une difficulté dans la prise en charge des patients âgés, même lorsqu'il s'agit d'une simple supplémentation.

Or, une exposition au soleil des bras et des mains ainsi que du visage plusieurs jours par semaine, à une dose de rayonnement ultraviolet équivalente à un tiers de la dose produisant un érythème, est suffisante pour maintenir des niveaux adéquats de vitamine D.

Des investigateurs australiens ont ainsi mis en place un essai randomisé contrôlé pour évaluer l'efficacité d'une luminothérapie naturelle sur le statut en vitamine D et le risque de chute de résidents répartis dans 51 institutions de la région de Sydney. Les 602 participants, âgés en moyenne de 86,5 ans et ayant la capacité de se déplacer, ont été répartis en 3 groupes : un groupe intervention (exposition aux UV solaires) comportant 190 sujets ; un second groupe intervention lumière solaire + calcium 600 mg/j de 207 résidents et enfin un groupe témoin de 205 participants qui ne recevaient que leurs traitements habituels.

Les résidents des 2 groupes intervention étaient invités à profiter de la lumière solaire, bras nus et visage découvert, pendant 30 à 40 minutes 5 jours/semaine, entre 8h30 et 9h30 en été et entre 9h30 et 11h00 en hiver.
L'observance globale au cours de cette étude sur 1 année a été très faible puisqu'ils n'étaient que 44% à avoir suivi plus de 30% des sessions et seulement 17% a en avoir suivi plus de la moitié. A 12 mois, ceux qui devaient prendre un supplément de calcium n'étaient plus que 46% à le faire régulièrement. Globalement, les niveaux de vitamine D n'avaient pas augmenté de manière significative dans les groupes intervention.

Toutefois, les niveaux sériques de vitamine D étaient d'autant plus élevés que le nombre d'expositions aux UV avait été important. Plus de la moitié des résidents ont fait au moins 1 chute au cours du suivi. Après ajustement sur les divers facteurs de risque classiques, le risque de chute était diminué de 40% chez les personnes qui avaient participé à au moins la moitié des sessions d'exposition au soleil, comparées à celles du groupe témoin. Aucun bénéfice n'a été observé en ce qui concerne le risque de fracture.

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