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Mobilisation pour le retour de l'hypertension dans la liste des ALD

Auteur Rédaction

Temps de lecture 2 min

Date de publication 14/05/2012

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La mortalité risque d’augmenter

L'hypertension artérielle touche entre 7 et 11 millions de Français, soit environ un adulte sur cinq, dont environ 1,2 million en hypertension sévère à fin 2010. Un collectif a été monté pour le retour de l’hypertension dans la liste des ALD.

Le Collectif inter-associatif sur la santé (CISS), l'Alliance du coeur, qui regroupe des associations de patients, et l'association des accidentés de la vie (Fnath) ont déposé, le 25 août 2011, un recours devant le Conseil d'Etat, pour demander l'annulation du décret. Le Conseil d'Etat doit rendre une décision dans quelques mois. Soucieux d’obtenir gain de cause, les associations se battent pour maintenir la pression.

La Direction générale de la santé (DGS) a mis en place, fin 2011, une commission chargée d'évaluer les personnes sortant de l'ALD. On attend ses conclusions, qui devaient être remises fin mars. L'assurance-maladie estime que l'hypertension sévère est un facteur de risque et pas une maladie. Elle peut entraîner ou aggraver des affections : insuffisance cardiaque et rénale, infarctus, accident vasculaire cérébral... Ce risque est accru en cas de diabète, de cholestérol et de tabagisme.

"Une pathologie ne peut être retirée de la liste des affections de longue durée du jour au lendemain", estime Me Philippe Karim Felissi, avocat du CISS, de la Fnath et de l'Alliance du coeur. La HTA sévère est, selon lui, à la fois un facteur de risque et une maladie à part entière, comme le diabète d'ailleurs.

Tous dénoncent cette "pure logique financière".

Nombre de patients ne pourront assumer le surcoût des frais de médicaments, examens complémentaires, suivi médical, etc., indique le CISS, qui craint une augmentation des dépenses de l'assurance-maladie en raison d'autres affections de longue durée consécutives à cette non prise en charge de la HTA sévère. "Un million d'hypertendus sur dix millions ne seraient pas couverts par une assurance complémentaire", estime le professeur Ménard.

La prise en charge de la HTA sévère repose d'abord sur une meilleure hygiène de vie : arrêt du tabac, pratique d'activité physique, consommation modérée de sel, d'alcool, de café, contrôle de poids, et prise de médicaments. "Cette décision purement financière marque un recul historique de la prévention cardio-vasculaire en France", écrivait le professeur Jean-Jacques Mourad, président du Comité français de lutte contre l'hypertension artérielle.

Selon les spécialistes, cette disposition va à l'encontre de l'avis rendu par la Haute Autorité de santé (HAS). Saisie à l'époque par le directeur de la Sécurité sociale sur ce projet de décret, la HAS avait répondu, début 2011, en s'étonnant que le diabète soit éligible à l'ALD alors que l'HTA sévère ne le serait plus. La HAS indiquait aussi que cette mesure devait faire l'objet d'un suivi.

Selon l'assurance-maladie, le nombre de patients soignés pour hypertension artérielle a augmenté de près de deux millions entre 2000 et 2006 et l'HTA sévère était la troisième cause de prise en charge à 100 %, derrière le diabète et le cancer. L'assurance-maladie conseille de privilégier les médicaments génériques, à efficacité équivalente.

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