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A Levallois, on s'adapte à la chaleur sans attendre le plan canicule

Auteur Rédaction

Temps de lecture 3 min

Date de publication 19/08/2012

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Volets fermés, climatiseurs en marche, carafes d’eau au sirop…

Volets fermés, climatiseurs en marche, carafes d'eau au sirop sur les tables: à la maison de retraite Arpage Mornay de Levallois-Perret (Hauts-de-Seine), on se prépare à la chaleur sans attendre la mise en place éventuelle du plan canicule.
"Canicule = danger": dès le hall de cet établissement d'hébergement pour personnes âgées "dépendantes" (Ehpad) qui abrite 90 résidents, des affichettes annoncent la couleur et prodiguent les conseils: "rester à l'intérieur", "s'hydrater", "manger des fruits" "prendre des repas légers".

L'Ile-de-France restait vendredi au niveau 1 du plan canicule. Mais "pour nous, c'est démarré, c'est comme si on y était. On n'attend pas le fax du préfet", dit Christine Briere, directrice de la résidence gérée par l'association ARPAD. Dans le "restaurant" du rez-de-chaussée, où les personnes âgées peuvent recevoir leurs proches, les climatiseurs soufflent un air à 26 degrés "pour ne pas créer un choc thermique", selon Mme Briere.

Une dizaine de femmes sont assises autour d'un chaîne hi-fi pour le goûter. En plus des parts de gâteau au chocolat, le personnel en veste bleue leur sert des verres d'eau aromatisée au cassis. "C'est sucré?", demande l'une d'elles. "La sensation de soif se perd avec l'âge. L'eau seule ne passe pas bien, il faut aromatiser. Ils veulent du citron, de la grenadine, mais pas de la menthe", dit la directrice.

Jeudi matin, la responsable et l'infirmière coordinatrice ont réuni le personnel pour lui donner les consignes pour les journées de chaleur: fermer les volets le matin, ouvrir les fenêtres le soir, proposer de donner un bain. Les signes de déshydratation ont été rappelés: maux de tête, fièvres...

Outre l'eau aromatisée préparée à partir d'eau du robinet, 260 petites bouteilles d'eau minérale sont stockées, au cas où. Plus de 200 ont été commandées pour mardi. Des brumisateurs sont prêts à être diffusés "sur les bras, les jambes, pas sur les visage parce que c'est agressif", selon Mme Briere.

La machine a bien traiter les résidents s'est mise en marche et leur avis n'est pas requis. Ils sont là pour boire. "Il y a des rotations toutes les trois heures d'un service hydratation. Les soignants ont préparé de l'eau gélifiée pour les personnes qui ont des problèmes de déglutition", détaille Marie-Luce Lebrun, "maîtresse de maison" (infirmière coordinatrice) de la maison de retraite. En tout, quatre salles sont équipées de climatiseurs, financés par le conseil général après la canicule de 2003.
Derrière l'immeuble, situé à quelques kilomètres à l'ouest de Paris, un petit jardin permet aux résidents de profiter de températures encore clémentes jeudi. Là encore, des carafes d'eau colorée de sirop rouge ont été placées sur les tables. "Vous avez soif? Vous êtes sûre?", demande une employée à Rosalie, 89 ans, avant de lui laisser un gobelet plein. "Il faut finir le verre", insiste Mme Briere à la veille femme, en gilet noir.

"Je lui ai dit de s'habiller plus légèrement", raconte sa soeur Isoline Chanoux, venue lui rendre visite. "Je vais lui chercher de l'eau fraîche parce qu'elle oublie de boire, je dois la forcer", poursuit-elle. Comme pour lui donner raison, la doyenne de la résidence, presque 103 ans, affirme qu'elle s'"accommode au chaud et au froid".

La participation des résidents n'est pas requise. Ils sont pour être maintenus en vie. "C'est une population fragile. Ils sont parfois dans leur monde, ils ne comprennent pas que c'est la canicule", insiste Christine Briere.

Pascal Champvert, le président de l'association AD-PA (Association des directeurs de maisons de retraite et de services de soins à domicile), a estimé que les établissements étaient prêts, comme chaque année, à faire face à une vague de chaleur qui sera, de toute façon, bien plus courte qu'en 2003. "Pour autant, il reste un problème majeur qui n'a que peu évolué depuis 2003 : c'est le nombre de professionnels auprès des personnes âgées, que ce soit à domicile ou en établissement", a-t-il regretté.
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