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Michèle Delaunay veut développer un observatoire du suicide des personnes âgées et les soins palliatifs en EHPAD

Auteur Rédaction

Temps de lecture 2 min

Date de publication 27/08/2012

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Après avoir alerté début août sur le suicide des personnes âgées et appelé à la vigilance, (notre article) Michèle Delaunay, dans un entretien avec le quotidien « La croix », se montre favorable à la création d’un observatoire et indique par ailleurs vouloir développer la culture palliative dans les Ehpad.

Selon L’Inserm , près de 3000 personnes de plus de 65 ans se suicident, chiffre représentant le tiers des suicides en France, tous âges confondus. Le passage à l’acte fatal, radical est 2 fois plus élévé dans la tranche d’âge des plus de 85 ans.
Un phénomène qui n’émeut pas grand monde confient à « La Croix » dans le dossier consacré à ce sujet des spécialistes de la question.

Michèle Delaunay, dans l’interview qu’elle a accordé à La Croix, parue le 23 août, explique qu'elle a mis en place, au sein de son ministère, "une cellule qui travaille spécifiquement sur cette question" et insiste pour dire qu’elle mettra tout en œuvre pour contribuer à sa création bien que s’agissant d’un sujet interministériel elle ne soit pas seule à décider. "Il est crucial d'identifier les périodes propices au suicide et d'affiner nos connaissances sur ce qui se passe au domicile", ajoute-t-elle.

La ministre déléguée juge important d'attirer l'attention des médecins sur la dépression des personnes âgées qui, pour elle, "n'est pas suffisamment reconnue". Elle est "difficile à diagnostiquer, car elle est souvent masquée par des signes attribués au grand âge. On dit: 'Il ne mange plus, il ne parle plus, il se replie sur lui-même, c'est l'âge!' L'âge a bon dos! Il est crucial de traiter ces dépressions comme toutes les autres", souligne Michèle Delaunay.

Parmi les explications qu’avancent les spécialistes : allongement de la durée de vie accompagné de souffrances physiques, et psychologiques (deuils, dépendance, isolement, etc.), sentiment d’inutilité dans une société qui, valorisant la performance laisse peu de place aux personnes âgées. Ils évoquent par la même la question du sens. « Les gens nous demandent : 'À quoi ça sert ?', nous disent : 'Ça ne vaut plus le coup'" explique notamment Godefroy Hirsch, médecin généraliste en milieu rural, à la tête de l’équipe d’appui départementale de soins palliatifs de Loir-et-Cher.

Favoriser les connexions entre les Ehpad et les unités de soins palliatifs fait partie des pistes que voit Michèle Delaunay pour remédier à la question du suicides des âgés. « La culture palliative est insuffisamment présente dans ces établissements alors que beaucoup de personnes y décèdent » dit la ministre poursuivant « Cependant cette démarche exige qu’il y ait un peu plus de personnel, car il faut du temps disponible ». « Il est anormal que la nuit, il n’y ait que des aides-soignantes et en tout petit nombre. ». En ce qui concerne le domicile « il faut privilégier le lien social » rappelle Michèle Delaunay évoquant un village des deux Sèvres où des personnes vivant à leur domicile et souhaitant le rester se sont regroupées pour bénéficier de services communs et de visites d’un coordonnateur.

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