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Personnes âgées - Pauvreté : vers un « reste pour vivre »

Auteur Rédaction

Temps de lecture 4 min

Date de publication 10/09/2012

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Pour la deuxième année consécutive, le taux de personnes sous le seuil de pauvreté (964 euros) augmente significativement. En 2010, plus de 8,6 millions de personnes sont concernées, en augmentation de plus d’un point en 4 ans.
Le niveau de vie baisse ou stagne pour pratiquement toutes les catégories de population sauf pour les plus riches. Les baromètres, rapports convergent.
Le Conseil national des politiques de lutte contre la pauvreté et l’exclusion sociale propose la définition et la mise en œuvre d’un « reste à vivre » pour les ménages les plus pauvres. Il émet des proposition dans plusieurs domaine : logement, prévention, énergie.

Plus d’un tiers des Français affirme avoir déjà connu une situation de pauvreté selon la 6e édition du baromètre Ipsos-Secours populaire sur la précarité présentée le 3 septembre 2012. C'est neuf points de plus qu'en 2009. Cette évolution confirme l'augmentation de la précarité relevée par l'Observatoire national de la pauvreté et de l'exclusion sociale dans son rapport publié en 2012 ou encore par l'INSEE dans son enquête "Revenus fiscaux et sociaux 2010" analysée cette semaine dans un "Insee Première" publié l 7 septembre.

Les enfants de 8 à 14 ans s’expriment pour la première sur le sujet. 58 % des enfants ressentent de ces âges ressentent pour eux-mêmes la peur de devenir pauvres. Les plus jeunes pensent à 83 % que la pauvreté est due à un manque de chance plutôt qu'à un manque d'efforts et que cela ne devrait pas exister (à 76 %). 86 % estimant qu'il est possible de faire beaucoup plus pour aider les personnes en difficulté sont prêts à participer à des actions de solidarité.

La progression de la précarité affecte davantage les enfants. Le taux de pauvreté des moins de 18 ans atteint 19,6 %, en hausse de 1,9 point, rapporte l'Insee.

« Il y a urgence à mettre en œuvre de manière effective le droit pour les personne en situation de pauvreté d’accéder à des moyens convenables d’existence » souligne Etienne Pinte, Président du Conseil national des politiques de lutte contre la pauvreté et l'exclusion sociale (CNLE) dans le rapport remis le 4 septembre aux ministres Marisol Touraine et Marie-Arlette Carlotti.

Ce rapport du groupe de travail du CNLE porte sur les conséquences de la pauvreté pour les ménages qui la vivent au quotidien. C’est en effet l’analyse de leurs ressources, de leurs dépenses contraintes et de leur "reste à vivre", que le Conseil pointe aujourd’hui l'urgence de la définition d’un « reste pour vivre ».

Cette instance qui avait travaillé en 2011 sur la notion de « reste à vivre » préfère aujourd’hui parler de « reste pour vivre" et émet des propositions pour rendre plus adéquates les conditions d’octroi des prestations sociales avec la situation des ménages précaires.
Le CNLE estime essentiel de mieux mesurer l'impact de l'évolution du coût de la vie sur les petits budgets des ménages précaires pour estimer ce que devrait être leur "revenu minimal décent".
"Une réévaluation des minima sociaux, notamment du RSA, et leur indexation sur le taux de croissance, ainsi que l'impératif d'une coordination territoriale efficiente des acteurs" est aussi estimé nécessaire.

Considérant l’actuel contexte économique, le CNLE prévient qu'il serait "inconcevable de faire porter sur les plus faibles le poids d'un environnement contraint et de faire payer relativement plus cher à ces ménages l'accès aux services essentiels et les biens de première nécessité".

Le rapport identifie plusieurs autres axes d'amélioration majeurs comme devant être prioritairement et conjointement mis en œuvre. Dans le secteur du logement : renforcer la régulation des loyers par l'Etat et mener une politique de prévention des expulsions. Dans le domaine de la prévention :création de dispositifs d'alerte et d'intervention sociale précoce, réduction des facteurs de non-recours aux dispositifs d'action sociale en simplifiant et en clarifiant leurs modalités d'accès… Pour ce qui concerne l'énergie, de la téléphonie et des nouvelles technologies : inciter les entreprises à faire évoluer et à diversifier leur offre de produits et de services à destination des clients économiquement fragiles ou modestes..

Les ministres se félicitent dans un communiqué de la publication de ce rapport qui souligne "l'importance d'améliorer la situation des ménages les plus modestes, trop souvent stigmatisés ces dernières années". Elles rappellent que "face à l'urgence de la situation, le gouvernement a engagé des mesures en faveur du pouvoir d'achat des ménages les plus modestes (notamment augmentation de 25 % de l'ARS, lancement des négociations sur les dépassements d'honoraires et l'accès aux soins pour tous, augmentation du SMIC, encadrement des loyers, réforme des tarifs de l'énergie)".

La conférence de lutte contre la pauvreté et les exclusions, promise en juillet par le président de la République, aura lieu les 12 et 13 novembre, annonce par ailleurs le gouvernement. Ce travail de concertation est une étape essentielle avant l'annonce début 2013 par François Hollande d'un plan quinquennal de lutte contre la pauvreté et les exclusions qui aura pour objectif de répondre pleinement à l'urgence de la situation, précise le communiqué du ministère.

Les Français et la pauvreté - Les dossiers du Secours populaire

Les niveaux de vie en 2010 - Insee

Le rapport du CNLE "Pour une mise en oeuvre du droits à des moyens convenables d'existance" vi

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