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Le service gériatrie de l'hôpital de Nice expérimente la caninothérapie

Auteur Rédaction

Temps de lecture 2 min

Date de publication 11/11/2012

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Sam le teckel et Maurice le labrador, des visiteurs de malades pas cabots

Fauteuils roulants et frêles silhouettes se pressent en silence dans l'aumônerie de l'hôpital Cimiez, à Nice. Tout à coup, sous les cheveux blancs, les visages s'éclairent: Sam le teckel et Maurice le labrador, visiteurs de malades, viennent de faire leur entrée.
Bandana bleu roi autour du cou, les deux chiens, munis de leur badge de visiteur, allument des sourires sur leur passage. Des regards fatigués, soudain attentifs, ne les quittent plus. Et des mains chenues se tendent pour donner une caresse, en attendant le début de la messe.
"Ca me rappelle le mien !", lance joyeusement Madeleine Armando, 85 ans, en embrassant Maurice sur les babines, par-dessus son déambulateur. "Viens là, mon chéri!", appelle une autre vieille dame, sanglée dans son fauteuil roulant, les yeux brillants en voyant débouler le labrador noir, qui ne se fait pas prier.
"A Noël, cette dame a fait un AVC (accident vasculaire cérébral)", explique avec émotion Isabelle Mangani, responsable du service de l'aumônerie, qui travaille avec une trentaine de bénévoles visiteurs de malades. "Je suis allée la voir dans sa chambre, elle ne se souvenait plus de rien. Je lui ai demandé si elle me reconnaissait, pas de réponse. Mais quand je lui ai demandé si elle se souvenait de Maurice, sans ouvrir les yeux, elle m'a dit +Momo, oui! !".
L'idée de faire venir des animaux au sein de l'hôpital "est venue d'une rencontre par hasard dans la rue avec Maurice", en le voyant, elle a eu un déclic, il fallait le faire venir rencontrer les malades. "Ca a été comme un miracle. Et sa maîtresse a tout de suite été d'accord", se félicite la responsable.
Depuis deux ans donc, "Momo", bientôt suivi de Sam, le petit teckel à poils longs, viennent un samedi par mois avec leur maîtresse, Faye Leconte, tenir compagnie aux patients du service gériatrie, avant la messe. Pattes et dessus de la tête passés au gel hydroalcoolique, ils ne peuvent cependant pénétrer dans les chambres pour des raisons d'hygiène et restent cantonnés à la salle polyvalente où l'office se tient.
"On a pensé que la zoothérapie, déjà utilisée en pédiatrie depuis les années 1950-1960, amènerait un plus, notamment aux malades Alzheimer. Car l'animal n'a pas d'a priori" sur les patients contrairement aux hommes, explique le Pr Patrice Brocker, chef du pôle de gérontologie du CHU de Nice, qui a accepté de tenter l'expérience dans son service.
"Les patients en soins longue durée ont l'impression d'être à nouveau à la maison, avec leur animal. Ils retrouvent des souvenirs, des sensations oubliées", se félicite le praticien. Surtout, ils apprécient le fait de "parler à quelqu'un qui ne grogne pas, même si vous dites n'importe quoi!", ajoute le professeur en souriant.

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