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Marisol Touraine, ministre de la santé, expose son plan de lutte contre les déserts médicaux

Auteur Rédaction

Temps de lecture 3 min

Date de publication 17/12/2012

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Un revenu garanti dès 2013

La ministre de la Santé, Marisol Touraine, a dévoilé jeudi 13 décembre, son plan de bataille contre les déserts médicaux, ces territoires dépourvus de médecins de proximité, afin de réussir là où ses prédécesseurs "ont échoué" depuis dix ans.
La ministre a exposé, dans la petite commune de Scorbé-Clairvaux (Vienne), son "pacte territoire santé" composé de "douze engagements concrets", répondant à certaines demandes des jeunes médecins qui ne veulent plus exercer dans les mêmes conditions que leurs aînés et qui privilégient le travail en groupe.
"Nous avons changé d'époque. L'image chère à notre coeur du médecin de campagne qui va seul sur les routes à toute heure du jour et de la nuit n'est plus en phase avec la réalité", a dit la ministre.
"L'objectif, a-t-elle poursuivi, ce n'est pas d'avoir un médecin par village, c'est d'avoir un pôle de santé par territoire". Pour compenser les fermetures de cabinets médicaux isolés, qui ne sont pas repris quand les anciens médecins de famille partent à la retraite, se créent de plus en plus des maisons de santé pluridisciplinaires (MSP), avec l'aide des collectivités locales. Quatre cents fonctionent, un millier sont en projet.
Celle qu'a visitée la ministre, aux côtés de la présidente de la région, Ségolène Royal, emploie une quinzaine de professionnels de santé (infirmières, dentistes, kinés, etc..) et quelques médecins. Aurélie Blancke, 32 ans, mère de deux enfants, a le profil du jeune praticien susceptible de s'installer en milieu rural mais elle n'a pas encore pris sa décision.
"Après avoir été en stage ici pendant ma formation j'ai eu un très bon contact avec les médecins ici et j'exerce un remplacement régulier 3 jours par semaine. Je dois décider de mon installation dans les mois qui viennent", a-t-elle dit. Selon Emmanuel Bagourd, le président du syndicat des internes en médecine générale (Isnar-Img) le plan de la ministre "agit vraiment sur l'ensemble des appréhensions à l'installation" pour les jeunes médecins.


En effet, en plus d'encourager le travail groupé, notamment par des forfaits, le plan Touraine accroît le nombre de bourses (1.500 mises à disposition d'ici à 2017), et accorde un revenu garanti dès 2013 d'environ 4.600 euros par mois pour 200 premiers "praticiens de médecine générale". Il crée aussi un "référent" unique dans chaque agence régionale de santé (ARS) pour renseigner les étudiants et jeunes médecins qui la plupart du temps ignorent des aides auxquelles ils ont droit.
Le plan accorde aussi une large place à la formation des médecins, uniquement assurée aujourd'hui par l'hôpital. Depuis le début de leurs études et jusqu'à la fin de leur internat, soit un minimum de 9 ans pour former un médecin généraliste, les futurs praticiens n'ont quasiment aucun contact avec la réalité de terrain des soins de proximité.
Des stages en cabinet libéral sont en principe obligatoires mais, dans les faits, non effectués. Il y aura "100% des étudiants en médecine générale en stage dans un cabinet libéral, si possible dans un territoire isolé", a assuré la ministre. Mais, grande nouveauté, des chefs de cliniques travaillant à l'hôpital viendront former des internes dans certaines MSP.
La télémédecine, encore à ses balbutiements, sera développée, en commençant par des expérimentations en dermatologie.
Les transferts de compétences (des médecins à d'autres professionnels) seront "accélérés", a souligné la ministre qui veut commencer par l'ophtalmologie.
Afin de rapprocher l'hôpital et la médecine de premier recours, des praticiens hospitaliers, principalement des spécialistes, pourront venir travailler à temps partiel dans des structures libérales sans perdre pour autant leur statut de salarié. "Si nous n'agissons pas simultanément sur tous les fronts, nous ne réussirons pas", a déclaré Mme Touraine qui a reproché à la droite d'avoir pris "des mesures ici et là" sans plan d'ensemble.
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