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Les taxis conservent leur rôle dans le transport de malades

Auteur Rédaction

Temps de lecture 2 min

Date de publication 14/01/2013

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Le blocus des routes a payé

Des manifestations massives de chauffeurs de taxi dans plusieurs grandes villes de France ont fait reculer le gouvernement sur la réforme du transport de malades.
La Sécurité sociale qui cherchait à réduire les frais de transports de malades en procédant à des appels d'offre
continuera donc à payer une somme supérieure à 3,5 milliards d’euros par an (Cf rapport de la Cour des comptes de 2012).

Les 3,5 milliards d'euros dépensés en 2010 par la sécurité sociale pour assurer le transport des malades représentent 2,1% des dépenses totales de l'assurance maladie. Si l’on en croit le rapport de la cour des comptes, les prescriptions injustifiées représenteraient 40 millions d'euros, et le manque de rigueur sur le niveau de remboursement (à 100% au lieu de 65%) atteindraient 180 millions.

Pour réduire ces dépenses, la Sécurité sociale et le gouvernement avaient décidé de soumettre ces trajets à appels d'offres.

Mais pour les taxis, qui réalisaient environ un tiers de ces prestations, le projet risque d'écorner leur chiffre d'affaire. Les taxis indépendants, notamment; estiment qu'en cas d'appel d'offres, ils n'auront plus les moyens d'être compétitifs face à des géants comme Veolia Transdev, qui songeait à se mettre sur les rangs.

En perdant ce marché, les taxis estiment que ce sont des milliers d'emplois qui sont menacés, notamment en zone rurale, où les transports de malades peuvent représenter jusqu'à 90% de l'activité de certains artisans. "Sur des appels d'offre régionaux, les artisans qui pour la plupart travaillent seuls ne seront pas en mesure de lutter face aux grands groupes qui immanquablement casseront les prix tout en sous-traitant le transport des malades", estime ainsi Alain Griset, président de l'Union nationale des taxis (UNT).

Une nouvelle fois, les taxis imposent leur loi. En 2008, pour en finir avec la situation intenable des numerus clausus qui engendre une pénurie de taxis à Paris, la Commission Attali avait proposé de développer le marché de la " petite remise", ces véhicules loués avec chauffeur dont les tarifs sont libres, et qui n'ont le droit de travailler que sur réservation, sur le modèle des mini-cabs londoniens. Elle suggérait aussi de distribuer gratuitement des licences à tous les chauffeurs inscrits sur les listes d'attente depuis 2007, soit 6400 personnes supplémentaires. Mais après trois jours d'une grève massive, le gouvernement n'a pas donné suite, et s'est contenté d'accorder quelque 2000 licences supplémentaires.

Les chauffeurs privés se battent aujourd’hui avec un marché en voie de dérèglementation qui contourne l’obstacle qu’ils représentent. Véhicules de tourisme avec chauffeurs, motos taxis, autolib, velib même… représentent selon eux une concurrence déloyale. Il faudra donc que la sécurité sociale fasse preuve d’imagination si elle souhaite écorner autant que se peut la facture du transport de malades.

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