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Bien vieillir (prendre soin de soi)

Personnes âgées : la mémoire est aussi liée à la qualité du sommeil

Auteur Rédaction

Temps de lecture 2 min

Date de publication 04/02/2013

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Une étude publiée par Nature Neuroscience

En perdant le sommeil, les personnes âgées perdent aussi leur capacité à mémoriser des choses nouvelles.

La capacité d’acquisition des connaissances décroit avec l’âge, mais les scientifiques n’ont jamais su expliquer le phénomène. Une nouvelle étude publiée dans l’édition dominicale de Nature Neuroscience, offre un début de piste : les troubles du sommeil liés à l’âge jouent un rôle dans l'affaiblissement de la capacité de stockage des connaissances.
Il est acquis que la partie frontale du cortex perd en volume au fur et à mesure du vieillissement. Cette partie du cerveau joue un rôle dans le sommeil : un sommeil de moindre qualité a un effet sur la consolidation de la mémoire. La nouveauté de la recherche menée par une équipe californienne est d’établir un lien entre les modifications du cortex et la qualité de la mémoire liée au sommeil.
Pour mener leur étude, les chercheurs ont pris des images cérébrales de 19 personnes retraitées et de 18 autres âgées de vingt ans. Les images montraient clairement que le cortex préfrontal était un tiers plus petit chez les retraités, une différence en principe normale. Avant le sommeil, chaque groupe de patients devait tenter de mémoriser une longue liste de mots dont bon nombre étaient associés par paire à des mots inconnus comme « action-siblis » ou “bras-reconver.”
La fonction de ces mots non répertoriés dans le dictionnaire avait pour but de faire appel à ce type de mémoire qui décline avec l’âge, la capacité à mémoriser la nouveauté. Après une période d’entrainement, les deux groupes étaient testés et les plus jeunes affichaient un meilleur score dans 25 % des cas.
Puis chacun allait au lit et là, les différences se faisaient sentir. Les électrodes placées sur le front des plus âgés indiquaient que la qualité de sommeil profond des plus âgés était 25 % moins bonne que celle des plus jeune. Les chercheurs en ont conclu que le cerveau effectue un travail de stockage de l’information recueillie à l’état de veille. Si le sommeil profond est réduit, la qualité de mémorisation sera réduite.
Le lendemain matin, le même test de mémoire révélait une amélioration des résultats des plus jeunes dans 55% des cas. En bonne logique, l’atrophie de la zone corticale aurait dû révéler le même décalage de 25% au petit matin. Cet accroissement de l’écart ne pouvait donc être attribué qu’au sommeil. « L’analyse a révélé que les différences étaient attribuables non à la capacité mémoire de chacun mais à la qualité de son sommeil » a expliqué Bryce A. Mander, chercheur à Berkeley qui conduisait l’étude.
En se réduisant le cortex préfrontal altère non seulement la mémoire mais aussi le sommeil, lequel en retour agit sur la mémoire. L’une des hypothèses qui surgit à l’issue de ce travail est qu’un moyen d’améliorer la mémoire ou de ralentir son déclin est d’améliorer la qualité du sommeil profond des retraités.
Les médecins ne peuvent enrayer la transformation du cerveau ni remonter le temps, mais de simples stimulations électriques générées par des électrodes placées sur le cuir chevelu peuvent simuler les vagues du sommeil profond et améliorer le sommeil des personnes âgées.
Tous les scientifiques ne sont pas d’accord sur l’obligation de recourir à ces électrodes mais tous reconnaissent que l’amélioration du sommeil a un rapport avec la mémoire.
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