Aller sur la navigation Aller au contenu principal Aller sur la recherche

L'espérance de vie en bonne santé stagne en Europe

Auteur Rédaction

Temps de lecture 3 min

Date de publication 22/04/2013

0 commentaires

les années de vie supplémentaires sont vécues avec des limitations d’activité”

L’Union européenne s’est fixé comme objectif d’augmenter le nombre d’années de vie en bonne santé de 2 ans, d’ici à 2020. Les États membres et la Commission européenne surveillent et analysent ensemble les tendances des espérances de santé en Europe. Les derniers résultats sur les espérances de vie en bonne santé à l’âge de 65 ans montrent une stagnation.
Les Européens vivent de plus en plus vieux mais leur "espérance de vie en bonne santé" après 65 ans stagne depuis 2005, atteignant 8,8 ans pour les hommes et 8,6 ans pour les femmes, selon des chiffres rendus publics mercredi 17 avril à Paris.

Alors que l'espérance de vie à 65 ans a augmenté de 1,3 an pour les hommes et de 1,2 an pour les femmes depuis 2005 dans les 27 pays de l'Union européenne, l'espérance de vie sans incapacité (EVSI), devenue un indicateur important des politiques européennes, n'a pratiquement pas bougé, augmentant de 0,2 an seulement pour les hommes et diminuant même de 0,2 an pour les femmes au cours de la même période.

"Cela signifie que les années de vie supplémentaires sont vécues avec des limitations d'activité", explique Jean-Marie Robine, directeur de recherche à l'Inserm, qui coordonne l'Action européenne conjointe sur les années de vie en bonne santé (EHLEIS) à la veille d'une réunion à Paris.
Comparée à la situation européenne moyenne, la France présente quelques spécificités :
- L’espérance de vie à 65 ans est bien plus élevée que la moyenne européenne (19,3 ans pour les hommes et 23,8 ans pour les femmes), et a aussi davantage augmenté entre 2005 et 2011, et ce, plus pour les femmes (+1,8 an) que pour les hommes, (+1,6 an).

- L’espérance de vie en bonne santé perçue a augmenté pour les deux sexes, autant que l’espérance de vie totale pour les hommes, atteignant 7,6 années (+1,6 an) en 2011, mais moins pour les femmes, atteignant 7,8 ans (+1,0), contrastant pour ces dernières avec la tendance européenne moyenne.

- L’espérance de vie sans maladie chronique a augmenté légèrement mais significativement, contrairement à la moyenne européenne, atteignant 6,8 années pour les hommes (+0,4 an) et 8,4 années pour les femmes (+0,7 an). Cette tendance n’empêche pas l’augmentation du nombre d’années vécues avec des problèmes de santé chroniques sur la période 2005-2011.

- L’espérance de vie sans limitation d’activité a augmenté d’à peine 0,3 an (non significatif) pour les femmes atteignant 9,9 ans. Pour les hommes français, qui se distinguent de la moyenne européenne, elle a davantage augmenté (+ 1,2 an) et atteint 9,7 ans ; les Français ont partagé leurs années de vie gagnées également entre années avec et sans limitation d’activité.
La France se démarque en termes de santé sur trois points.
  • A 65 ans, l’espérance de vie en bonne santé perçue des femmes françaises a moins progressé que la moyenne européenne. L’espérance de vie sans maladie chronique a plutôt augmenté, quand elle stagne pour la moyenne européenne.
  • L’espérance de vie sans limitation d’activité des hommes français a augmenté parallèlement à l’espérance de vie ; pour les femmes, la progression des années de vie sans limitation d’activité est un peu plus favorable que la moyenne européenne, mais bien moins élevée que celle des hommes français.
  • En France, les années de vie gagnées ne se sont pas systématiquement accompagnées de maladies déclarées, ni même de limitations d’activité, ce qui est le cas pour la moyenne européenne ; les années de bonne santé perçue sont, quant à elles, en moindre progression pour les 2 sexes. Les femmes françaises gardent un léger avantage sur les hommes en termes d’années de bonne santé perçue et sans limitation d’activité, mais celui-ci s’est nettement réduit.
Partager cet article

Sur le même sujet