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Alzheimer : une étude sur les effets positifs du bexarotene invalidée par quatre groupes de chercheurs

Auteur Rédaction

Temps de lecture 2 min

Date de publication 27/05/2013

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Les annonces trop précoces représentent un danger pour les patients affirme un médecin

Quatre équipes de chercheurs ont annoncé dimanche qu'elles avaient été incapables de reproduire une étude publiée en 2012 présentée comme une avancée dans la lutte contre la maladie d'Alzheimer et montrant les effets positifs du bexarotène, un traitement anticancéreux sur des souris de laboratoire.

"Nous voulions reconstituer cette étude, pour voir si nous pouvions l'exploiter, mais nous n'avons pas réussi", a déclaré David Borchelt, professeur de neurosciences à l'Université de Floride, considérant qu'il fallait que cet échec soit rendu public.

"Peut-être devrait-on prendre certaines précautions avant de poursuivre, pour la sécurité des patients", a-t-il précisé.

En février 2012, une équipe de chercheurs américains annonçait dans la revue américaine Science avoir découvert qu'un médicament contre le cancer restaurait rapidement les fonctions cérébrales normales de souris de laboratoire atteintes de l'équivalent d'Alzheimer.

Non seulement cet anticancéreux, le bexarotène, avait fait disparaître chez ces souris jusqu'à 75% des plaques de bêta-amyloïde, une forme de protéine dont l'accumulation est une des principales caractéristiques pathologiques d'Alzheimer, mais il avait aussi inversé les symptômes de cette maladie, comme la perte de mémoire.

Tout juste 72 heures après avoir commencé le traitement avec le bexarotène, les souris de laboratoire -génétiquement modifiées pour développer l'équivalent de la maladie d'Alzheimer- avaient commencé à montrer des comportements normaux, expliquaient les chercheurs à l'origine de cette étude, qui avait soulevé beaucoup d'espoirs.

"Nous étions sous le choc, et émerveillé", avait alors confié le principal auteur de l'étude, Gary Landreth, professeur en neurosciences à la Case Western Reserve University School of Medicine, dans l'Ohio. "Jamais, au grand jamais, nous n'avions vu des choses pareilles."

Mais quatre publications de différentes équipes de chercheurs internationaux, publiés dans l'édition du 24 mai de la revue Science, portent un coup à la crédibilité de cette étude, puisqu'elles annoncent ne pas avoir réussi à en reproduire les résultats.

Pour trois équipes, les souris de laboratoires traitées avec du bexarotène, aucun effet n'était noté sur leurs plaques amyloïdes, signalaient les chercheurs dans leurs articles. Une quatrième équipe de chercheurs a cependant annoncé remarquer une amélioration de la santé mentale des souris, sans pouvoir confirmer qu'elle était due au traitement, a précisé Ilya Lefterov, professeur agrégé de l'Ecole des études supérieures en santé publique de l'Université de Pittsburgh.

Ces nouvelles études devraient servir de mise en garde aux médecins souhaitant prescrire de la bexarotène comme traitement à leurs patients atteints de la maladie d'Alzheimer, ont souligné les chercheurs.

La bexarotène, connue aussi sous le nom de Targretin, a été approuvé en 1999 par la Food and Drug Administration (FDA) des Etats-Unis afin de traiter un type de cancer de peau. Mais elle est aussi utilisée par les médecins pour traiter leurs patients atteints d'Alzheimer, alors même qu'elle peut provoquer de graves effets secondaires, regrette Robert Vassard, professeur de biologie cellulaire et moléculaire à l'Ecole de médecine de l'Université Feinberg, qui a appelé "à mettre un terme à cette pratique immédiatement".
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