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Bien vieillir (prendre soin de soi)

Accepter la vulnérabilité avec élégance ? Une clé pour bien vieillir à la Fondation de l'Académie de Médecine

Auteur Annie De Vivie

Temps de lecture 2 min

Date de publication 05/12/2022

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La Fondation de l'Académie de Médecine organise un cycle de débats intitulés "Vieillir à la maison". Le 28 novembre, les experts ont planché pour mettre de l'humanité dans les soins à domicile. Et si on acceptait notre vulnérabilité humaine, ontologique, pour l'anticiper, l'accompagner et en rire avec élégance ?

Le vieillissement reste un sujet tabou, rejeté, honni individuellement et collectivement. Il est difficile de l'aborder individuellement, collectivement dans les familles, sur les territoires, dans les politiques publiques.

Pour illustrer le propos, le professeur Jean-Pierre Michel a raconté le vieillissement d'une de ses connaissances, qui malgré des revenus conséquents, des réseaux sociaux intenses, des enfants nombreux... s'est retrouvée bien seule devant la succession d'intervenants à son domicile. Heureusement que la nounou de ses enfants restée proche était devenue la sentinelle du quotidien.

On connaît les difficultés du système de santé, les difficultés d'accéder aux aides avec des taux de non recours importants à l'APA : allocation personnalisée d'autonomie, au congé proches aidants récemment indemnisé a rappelé Clémentine Cabrières de l'Association Française des Aidants.

A l'instar des avancées concernant l'anticipation de la toute fin de vie (désignation de sa personne de confiance, rédaction des directives anticipées), le docteur Sarah Dauchy, présidente du Centre national des soins palliatifs et de la fin de vie, a suggéré de regarder son vieillissement avec élégance.

Plutôt que de lutter contre le vieillissement, comment perdre son autonomie avec élégance, dans le respect de ses choix, de ses valeurs ? Serait-il possible de se projeter, de faire l’expérience de décentration pour le jour où ? En regardant les impacts sur le logement, l'argent, les besoins d'aides, en anticipant sa vulnérabilité pour se réapproprier la possibilité de choix.

"Anticiper ça coutera moins cher et ça sera moins douloureux" estime le docteur Dauchy.

Il manque des facilitateurs, un chef d’orchestre à l’annonce de la maladie du proche, estime Céline Martinez, psychologue à la Compagnie des Aidants, maman d'un enfant en situation de handicap. Il manque des lieux, des temps de répit, de ressourcement pour ne pas tomber dans l'hystérisation, la mécanique du faire.

Pour travailler la culpabilité des aidants qui sont des sportifs de haut niveau, en situation de guerre parfois, l'enjeu est de les aider à se poser, pour prendre un temps pour souffler, affirmer leurs droits au répit : "on ne peut pas faire seul, c’est inhumain" rappelle la psychologue. "A nous d'aider les aidants à élaborer leur rôle, à nous tous d'aider à élaborer pour chacun notre parcours de vie future".

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Attention néanmoins à la notion de performance », tempère Clémentine Cabrières. "On ne vit pas par anticipation, en étant centré sur tous les risques de la vie. Il vaudrait mieux intégrer nos vulnérabilités. Nous ne sommes pas tous "entrepreneurs" de nos vies. Nos vies ne sont pas que des projets".

Reste à avoir confiance dans les services proposés, les solutions technologiques, les établissements d'accueil.
Vers des labels rassurants ?
s'interroge Diane Deperrois, directrice générale chez Axa santé et collective.

Retrouvez les débats du cycle "Vieillir à la maison" de la Fondation de l'Académie de Médecine.

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