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Comprendre les fragilités

De plus en plus de Français veulent commémorer les morts autrement

Auteur Raphaëlle Murignieux

Temps de lecture 2 min

Date de publication 31/10/2022

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La crise sanitaire, les confinements, les deuils empêchés, les adieux interdits comme les nomme la psychologue Marie de Hennezel ont bouleversé notre rapport à la mort. Plus que jamais, il est indispensable de célébrer les défunts pour nourrir la vie. Et ce, de toutes les manières possibles.

Car les Français sont de plus en plus enclins à s’éloigner des rites conventionnels, selon une récente étude réalisée par l’institut CSA pour les Pompes funèbres générales.

« Le marché du funéraire, longtemps dominé par des codes qui semblaient immuables, se normalise et suit les grandes évolutions sociétales : laïcisation, individualisation, digitalisation... », explique l’étude.

48 % des Français déclarent ainsi qu’ils pourraient organiser pour un proche une cérémonie qui s’écarte des conventions : colorée, dans un lieu atypique…. Parce que c’est ce que le défunt aurait aimé (66 %) mais aussi parce que 34 % d’entre eux estiment que cela leur apporterait du réconfort.

Quatre personnes sur dix seraient par exemple prêtes à organiser entièrement leurs obsèques en ligne, et 28 % à suivre une cérémonie à distance.

De fait, les propositions de cérémonies, de célébrations des défunts s’ajustent en ce sens. L’entreprise Dans nos cœurs offre par exemple un service d’« arbre hommage » : les proches choisissent une essence d’arbre qui sera ensuite planté en forêt : une manière de rendre hommage durablement au défunt tout en luttant contre la déforestation.

D’autres proposent des espaces mémoriels en ligne – une solution plébiscitée par 41 % des Français. Comme la startup lilloise Alanna, avec une plateforme dédiée aux familles qui facilite le souvenir, mais aussi la communication et l’organisation de la cérémonie.

Mais il reste encore des freins culturels comme administratif : vers qui se tourner pour organiser des obsèques qui sortent de l’ordinaire ? D’autant que les délais sont très serrés : l’inhumation ou la crémation doit légalement avoir lieu dans les six jours qui suivent le décès. Et les formalités administratives nombreuses.

C’est pourquoi l’entreprise Inmemori propose, en plus d’un espace digital pour rendre hommage et de la diffusion (réservée aux proches) des obsèques en vidéo, tout un service d’accompagnement pour aider les personnes endeuillées à tout organiser.

Pour permettre, à nouveau, de vrais adieux.

Je vous invite à « ré-enchanter les rites » car selon moi, « nous avons autant besoin de rites que de pain » pour redonner sens, sel et rythme à l’existence.

Gabriel Ringlet, écrivain, poète, prêtre théologien belge
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