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Maltraitance
Connaître vos droits
La fin de l’omerta ? La publication de l’enquête Les Fossoyeurs a accéléré la libération de la parole des familles de résidents d’Ehpad. Comment se faire entendre à l’échelle individuelle et collective ? Tour d’horizon des voies d’expression possibles.
Le scandale né des révélations du livre de Victor Castanet ne semble pas près de s’éteindre. Emmanuel Macron s’est exprimé sur le sujet mercredi dernier, les dirigeants d’Orpea ont été entendus par la commission des affaires sociales de l’Assemblée nationale, qui recevra cette semaine l’auteur du livre pour y voir plus clair.
Je serai auditionné à l’Assemblée nationale ce mercredi 9 février à 14h30, suite aux révélations de mon livre #lesfossoyeurs Je répondrai aux questions des députés et tenterai, une fois encore, de décrypter méthodiquement le système mis en place par le groupe #Orpea ! https://t.co/4YcR0dRnMI
— Victor Castanet (@VictorCastanet) February 7, 2022
Des contrôles sont lancés, en France mais aussi en Belgique, où elles ont entraîné la mise sous surveillance renforcée de deux résidences du groupe.
Mais surtout, les témoignages de familles continuent d’affluer, dans la presse et ailleurs. Car si la parole se libère à l’échelle individuelle, il existe aussi des structures, des organisations à même de porter la voix des familles et des résidents.
De nombreux collectifs se sont créés ces dernières années (Touche pas mes vieux, Cercle des proches aidants en Ehpad…), en plus des organisations historiques, comme la Fnapaef, la fédération nationale des associations et familles de personnes âgées, dont l’une des missions est de représenter les personnes âgées et leurs familles auprès des pouvoirs publics.
La fédération s’est exprimée plusieurs fois depuis le début de l’affaire, soulignant notamment que « ce n’est ni en rédigeant un référentiel supplémentaire, ni en instituant de nouveaux contrôles ou en supprimant les établissements privés que l’on va résoudre le problème, ni en virant le directeur d’Orpea ».
Pour la Fnapaef, le problème dépasse le scandale Orpea, ce dont témoigne aussi la fédération 3977 de lutte contre la maltraitance.
Dans un communiqué, l’organisation rappelle que les alertes pour maltraitance ont fortement augmenté en 2021 (+ 18 %), en particulier concernant des personnes âgées qui vivent en Ehpad : « la hausse est spectaculaire et représente une augmentation de 37% par rapport à 2020, contre + 9% en moyenne pour les 3 années précédentes ».
L’avocate Sarah Saldmann, qui rassemble les plaintes des familles contre Orpea en vue d’une action collective en mars, a annoncé ce lundi qu’elle allait lancer une autre procédure collective contre Korian, en raison du nombre de plaintes reçues contre l’autre grand groupe privé.
Des groupes sur lesquels travaille aussi Elise Lucet, pour un prochain numéro de l’émission Cash investigation.
Et pour tous les citoyens qui souhaitent se mobiliser sur la question, le Cnav, conseil national autoproclamé de la vieillesse, organise une première réunion publique le 14 février. Rendez-vous lundi prochain à 17h à la Cartoucherie de Vincennes.
Bonjour
— Conseil National auto-proclamé de la Vieillesse (@CNaV_Demain) January 27, 2022
Vous êtes tous les bienvenus, jeunes et vieux réunis, à la première réunion publique qu’organise le CNaV, Conseil National autoproclamé de la Vieillesse, constitué depuis décembre dernier pour faire entendre la voix des vieux.#RienPourLesVieuxSansLesVieux pic.twitter.com/yQiaITpkr3
Bonjour, mon Papa est décédé le 10 Janvier, décédé le 15 Janvier dans un EPHAD public
suite à une chute dans un escalier attaché dans son fauteuil roulant via une porte de sécurité à badge entrouverte. La résidence reconnaît les faits. Face à ma douleur et indignation, j'ai porté plainte oui mais à l'état en somme. Je me sens perdue. Je possède un dossier comprenant entre autre un courrier envoyé à l'ARS.
Michèle Issy les Moulineaux (fait à grande Synthe 59)
En 2018 j'ai envoyé un courrier à l'ARS du Haut Rhin pour témoigner de la maltraitance qu'a subie maman, qui est décédée quelques semaines après son placement à l'Ehpad d'Ensisheim. Ma demande a été enregistrée sous la référence 144S19. Je n'ai jamais eu de retour. Cela fait des années qu'il n'y a aucune surveillance dans ces établissements où se déroulent des tragédies et où les familles sont seules et démunies face à une administration qui fait la sourde oreille. Il est grand temps que cela cesse et qu'un véritable changement soit opéré.
Mon mari est dans une résidence privée ou je paie 3600 euros par mois
et au vu de tout ce que l'on entend j'ai vu mon mari beaucoup maigrir et devenir très agressif lorsque j'ai été le voir la dernière fois le 5.1.22 j'appréhende d'aller le voir le 10.2 (anniversaire)