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Je suis assistant de vie de ma mère

Auteur Annie De Vivie

Temps de lecture 3 min

Date de publication 26/02/2024

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Changer de métier, devoir quitter son job pour prendre soin d'un proche, devenir salarié de ce dernier… sont des décisions complexes et denses. Les associations pour les proches aidants tout comme la Caisse nationale de solidarité pour l'autonomie invitent à bien analyser les bénéfices et risques du salariat familial financé via l'Apa (Allocation personnalisée d'autonomie) et le Cesu (chèque emploi service universel), en espérant une meilleure reconnaissance de la conciliation vie professionnelle-vie d'aidant.
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Zoom sur la reconversion professionnelle d’Alberto Mendes, assistant de vie. Témoignage recueilli par Iperia

La plateforme nationale de professionnalisation du secteur des particuliers employeurs et de l’emploi à domicile Iperia a questionné cet ancien moniteur de sport, puis responsable de transport de voyageurs au Club Med jusqu'à devenir responsable d'agence.

La pression, les déplacements, un divorce l'ont invité à questionner son métier.

"Début 2018, mon père a eu des problèmes de santé et ma mère devenait trop âgée pour s’en occuper seule. Je ne me voyais toutefois pas placer mes parents en Ehpad. Je me suis alors réuni avec mes frères et sœurs pour trouver une solution. Vivant désormais seul et possédant une maison avec jardin, j’offrais des conditions adaptées pour accueillir mes parents. Ils se sont donc installés chez moi et j’ai démissionné quelques mois plus tard. Je me suis rendu à une réunion organisée par Pôle Emploi sur le sujet de la prise en charge des personnes âgées à domicile. J’y ai rencontré une animatrice formidable qui m’a convaincu de m’inscrire à la formation d’assistant de vie proposée par Iperia," témoigne Alberto Mendes.

"J’ai suivi 3 modules de formation sur un total de 3 semaines. J’ai appris de nombreux gestes très utiles au quotidien pour, par exemple, aider mes parents à descendre les escaliers, à monter dans une baignoire ou à se lever sans se faire mal au dos et éviter les chutes. J’ai aussi découvert comment stimuler et motiver une personne âgée, comment lui parler ou gérer les éventuels conflits. Les échanges avec les formateurs ont été très enrichissants. Nous abordions des situations fréquentes ou des cas particuliers en fonction des handicaps et des pathologies de chaque personne. Cela m’a aussi permis d’accepter l’idée qu’un assistant de vie n’est pas un robot et qu’il est parfois important de prendre du temps pour soi. Enfin, grâce à cette formation, j’ai obtenu 3 validations de compétences."

Côté statut professionnel, "ma mère perçoit l’Apa (allocation personnalisée d’autonomie) qui lui permet de m’employer et de me rémunérer grâce à un contrat de travail d'assistant de vie. Je perçois ma rémunération à travers le Chèque emploi service universel (Cesu) et reçois une aide pour financer l’achat de protections, ainsi que des indemnités complémentaires de Pôle Emploi."

Quel bilan dressez-vous de cette reconversion professionnelle ?

"J’ai 61 ans et je serai à la retraite dans un an. Je continuerai évidemment d’aider ma mère, même sans être employé en tant qu’assistant de vie. Si cette situation s’était présentée plus tôt, je me serais peut-être davantage spécialisé et formé pour en faire mon métier. Mais il est difficile d’être totalement objectif, car il s’agit de mes parents. Dans tous les cas, je ne regrette rien car j’ai pu les accompagner et passer beaucoup de temps avec eux ces dernières années. Et quoi de plus beau que de pouvoir offrir cela à ses proches ? " conclut Alberto Mendes.

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