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Bien vieillir (prendre soin de soi)

Les Français vivent mieux plus longtemps... mais pas partout

Auteur Raphaëlle Murignieux

Temps de lecture 3 min

Date de publication 25/10/2021

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Bonne nouvelle : si les Français vivent de plus en plus longtemps, ils vivent aussi plus longtemps en bonne santé. Mais comment s’expliquent cette amélioration de la vie au grand âge ? Pistes de réponses en chiffres.

En dehors d’événements qui la font baisser ponctuellement, l’espérance de vie à la naissance ne cesse de croître en France.

Elle a même quasiment doublé au cours du siècle dernier : en 1900, elle se montait en effet à 45 ans.

La pandémie de covid-19 l’a cependant fait reculer
: les femmes ont perdu 0,5 an et les hommes 0,6 an d’espérance de vie à la naissance en 2020, et elle atteint désormais 85,1 ans pour les femmes et 79,1 ans pour les hommes, indique l’Insee.

Mais la bonne nouvelle, c’est que l’on vit aujourd’hui mieux plus longtemps
. L’espérance de vie sans incapacité, c’est-à-dire le nombre d’années qu’une personne peut espérer vivre sans être limitée dans ses activités quotidiennes, continue de progresser.

« Depuis 2008, l’espérance de vie sans incapacité à 65 ans a augmenté de 2 ans et 1 mois pour les femmes et de 1 an et 11 mois pour les hommes », indique le ministère de la Santé.

Et en 2020, « une femme de 65 ans peut espérer vivre 12,1 ans sans incapacité et 18,1 ans sans incapacité sévère ; un homme, 10,6 ans sans incapacité et 15,7 ans sans incapacité sévère ».

En conséquence, le recours à l’allocation personnalisée d’autonomie se fait de plus en plus tardivement : la perte d’autonomie semble survenir à un âge de plus en plus avancé.

Mais quels facteurs expliquent ce mieux vieillir ?


Bien sûr, l’hygiène de vie, la qualité des relations, l’accès aux soins, aux traitements, la prévention aussi – via, par exemple, les activités proposées par les centres de prévention Agirc-Arrco -, mais pas seulement.

Des chercheurs de l’Ined, de l’Université de Strasbourg et de l’ORS Ile-de-France
ont mis en évidence des écarts notables d’un département à l’autre en matière d’espérance de vie en bonne santé.

Et même d’espérance de vie tout court à 60 ans
. Ainsi, on vit mieux et plus longtemps dans la plupart des départements d’Ile-de-France, de Rhône-Alpes dans à l’ouest de l’Hexagone.

Les habitants de Haute-Loire, de Haute-Vienne, d’Ariège, du Gers ou encore de Haute-Corse bénéficient d’une espérance de vie élevée mais pas nécessairement sans incapacité.

Dans le Morbihan ou les Côtes-d’Armor, c’est l’inverse. Enfin, d’autres départements cumulent faible espérance de vie à 60 ans et faible espérance de vie en bonne santé, comme les départements d’outre-mer, des Hauts-de-France, la Moselle, le Bas-Rhin, la Corrèze ou la Creuse.

Des disparités que les chercheurs expliquent par la structure socio-économique des départements concernés : les plus désavantagés sont des territoires moins favorisés économiquement ou très ruraux (ce qui rend notamment l’accès aux soins plus difficile).

L’impact du lieu de vie sur la longévité a aussi été exploré dans le cadre des « blue zones », ces territoires où la probabilité d'atteindre l'âge de 100 ans est la plus élevée. Il s'agit d'une région montagneuse de Sardaigne (Italie), de l'île d'Okinawa, de la péninsule de Nicoya au Costa Rica et de l'île d'Ikaria en Grèce.

Il semble cependant que dans ces blue zones, le mode de vie prime sur les caractéristiques du territoire : les habitudes alimentaires, sociales et l’état d’esprit des habitants serait la raison du nombre élevé de centenaires qui vivent dans ces lieux.

En savoir plus sur le site américain www.bluezonesproject.com et dans la revue Gérontologie et société n°151 de la Caisse nationale d'assurance vieillesse : Longévité et immortalité : en-quête de sciences, en-quêtes de sens.

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