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Etre aidant, être aidé

Orne : 12 aidants témoignent pour favoriser les prises de conscience

Auteur Raphaëlle Murignieux

Temps de lecture 2 min

Date de publication 30/05/2023

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« L’aide apportée et l’amour donné ne doivent pas être regardés comme allant de soi »

Après un accident, quand une maladie survient et que l’autonomie s’amenuise, ils accompagnent leur conjoint, leur parent parce que c’est « un élan naturel », parce qu’ « il faut le faire ». Pour aider ces aidants sans le savoir à se reconnaître comme tels, l’ADMR de l’Orne a donné la parole à 12 d’entre eux, suffisamment pour donner à voir la diversité des situations. Des témoignages rassemblés au sein du livret Nous, maintenant, avec la maladie.

Il n’a pas été aisé de réunir ces témoignages. Beaucoup des aidants contactés par les 22 agences de l’ADMR dans l’Orne ne comprenaient pas pourquoi on voulait recueillir leur parole : après tout, quoi de plus normal que d’aider son mari, son épouse, son père ou sa mère ?

À quatre-vingt-sept ans, il m’échoit ainsi cette charge d’aide-soignant. Du jour au lendemain, tout bascule. C’était difficile d’accepter.

André, aidant de son épouse

Et c’est tout l’enjeu du projet, explique Adeline Marie, de la fédération départementale. « Beaucoup d’aidants le sont sans le savoir, ne se considèrent pas comme tels et il est de ce fait difficile de mettre en place des solutions ». Rassembler ces témoignages dans un livret et les diffuser, c’est leur permettre de se reconnaître, de s’identifier, de prendre conscience de ce qu’ils font.

Missionnés par l’ADMR, l’écrivaine Sonia Brault et le photographe Gilles Juhel sont allés à la rencontre de douze aidants, qui leur ont confié les difficultés du quotidien, la charge mentale jamais allégée, mais aussi l’amour et la solidarité.

La personne handicapée a sa carte de personne handicapée ; un aidant n’en a pas. Rien ne prouve que je suis un aidant quand je l’accompagne aux toilettes pour dames par exemple.

Jacky, aidant de son épouse

Si quelques-uns d’entre eux avaient pensé la question, pour la plupart le fait de témoigner leur a permis de se rendre compte qu’eux aussi faisaient beaucoup, note Adeline Marie.

Ces confidences qui ont bouleversé Gilles Juhel. « On regarde autour de soi, on se rend compte que ça pourrait nous arriver, pour nos parents, pour nous. »

Le livret a aussi pour vocation de rappeler aux aidants qu’ils ne sont pas seuls, qu’ils peuvent se rencontrer, s’entraider.

À la fin du projet, en novembre 2022, les aidants-témoins ont été conviés par l’ADMR à une journée de restitution, aux côtés des professionnels et des partenaires, dont la Fondation Crédit Mutuel Maine-Anjou Basse-Normandie qui a financé l’initiative.

L’occasion de se rencontrer, d’échanger, mais aussi de se sentir écoutés et de voir leur travail d’aidant reconnu.

Tiré à 200 exemplaires, le livret a été distribué dans les agences ADMR de l’Orne, aux partenaires et à tous ceux qui en ont fait la demande

Consulter le livret Nous, maintenant, avec la maladie

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