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Comprendre les fragilités

Plan 75 : et si le Japon imposait l’euthanasie des plus de 75 ans ?

Auteur Annie De Vivie

Temps de lecture 3 min

Date de publication 19/09/2022

3 commentaires

Alors que le débat sur la fin de vie, sur une aide active à mourir, est relancé en France, le film Plan 75 propose une dystopie implacable au pays de soleil levant : un plan pour euthanasier les plus de 75 ans et résoudre ainsi le poids du vieillissement dans une société centrée sur l'efficacité économique, la marchandisation de... tout. En espérant que la réalité ne rattrape jamais la fiction.

Dans un Japon vieillissant, un gouvernement lance son Plan 75 pour inciter les plus âgés à choisir l'euthanasie active plutôt que d'être un poids pour les autres. Les plus pauvres bénéficiant d'une prime de 100 000 yens (Près de 700 euros) pour des derniers plaisirs.

En 1983, le film La ballade de Naryama présentait la légende de l'ubasute, une pratique mythique consistant à porter un infirme ou un parent âgé sur une montagne ou un autre endroit éloigné et désolé, pour le laisser mourir, au 19eme siècle.

Plan 75
nous saisit par son actualité.

Salué d'une mention spéciale de la Caméra d'or à Cannes, le flou artistique des images est angoissant. Le monde comme anesthésié semble accepter cette violence douce.

Le projet sociétal s'impose aux protagonistes, implacablement... jusqu'à ce que des liens se tissent, une énergie se réveille.

Ce film interpelle tout un chacun sur la fin de vie de ses proches, sur sa propre mort, sujet tabou par excellence.

Le Conseil consultatif national d’éthique (CCNE) ouvre la voie à « une aide active à mourir »

L'avis pesé du CCNE ce 13 septembre a tout de suite été controversé : huit des 45 membres dont souhaité émettre leurs réserves sur cet avis. Retrouvez ainsi l'interview mesurée de Jean-François Delfraissy sur France Inter. Le président du Comité consultatif national d'éthique (CCNE), immunologiste et ancien président du conseil scientifique pendant la crise covid estime que "la loi Claeys-Leonetti ne permet probablement pas de répondre à toute situation".

Plusieurs fédérations de professionnels de santé expriment ainsi ne pas vouloir donner la mort. Comme la SFAP : la société française de soins palliatifs, dont l'accès reste trop inégal en France, selon Jean-François Delfraissy. La fédération lance une campagne : "mes derniers jours je veux les vivre, je ne veux pas les compter", avec un manifeste et une pétition.

Emmanuel Macron a immédiatement emboité le pas du CCNE en annonçant l’ouverture d’une convention citoyenne sur le sujet dès le mois d’octobre. Suscitant des réactions partagées notamment au lendemain de l'abandon de la loi Grand Age/Autonomie.

Vers quoi se dirige-t-on en France ?

Suicide assisté, comme l’a choisi Jean-Luc Godard mardi 13 septembre en Suisse ? Euthanasie, c’est-à-dire l’interruption volontaire et médicale de la vie par un médecin ? L’annonce présidentielle se garde bien de trancher.

L’article 1 de la proposition de loi donnant et garantissant le droit à une fin de vie libre et choisie, déposée en 2017, approuvée par l’Assemblée nationale le 8 avril 2021, dispose que « toute personne capable et majeure, en phase avancée ou terminale d’une affection grave et incurable, quelle qu’en soit la cause, provoquant une souffrance physique ou psychique qui ne peut être apaisée ou qu’elle juge insupportable, peut demander à disposer, dans les conditions prévues au présent titre, d’une assistance médicalisée active à mourir.

L’assistance médicalisée active à mourir est définie comme la prescription à une personne par un médecin, à la demande expresse de celle-ci, d’un produit létal et l’assistance à l’administration de ce produit par un médecin […] ». Il s’agit donc d’une euthanasie.

Pour le professeur Emmanuel Hirsch, « il est assez évident que cet article constituera le point déterminant de la future législation relative à la fin de vie ».

La loi actuelle Clayes-Léonetti et ses outils pour la fin de vie aujourd’hui

Droits des personnes en fin de vie, démarche palliative, désignation de la personne de confiance, écriture des directives anticipées, accès aux services de soins palliatifs, sédation profonde : retrouvez notre dossier complet sur la fin de vie.

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Viviane

Oui à l euthanasie volontaire.
C est déjà en application dans de nombreux hôpitaux en Belgique.
Chacun (e) à le droit de quitter la vie quand celle ci lui est devenue insupportable tant au point de vue mentale que physique

Renaud

Rappelons-nous un autre film, plus ancien encore, SOYLENT GREEN (soleil vert en français), dont le sujet était plus que proche.
L'action se passait en ...2022 !

cWal

Oui, un bon vieux film !
Quoique là c'était à cause de la pollution généralisée de la planète.
Allez, on est mardi, le jour de la distribution des tablettes de Soylent Green 😉