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Comprendre les fragilités

Se réjouir de la fin : le journal posthume d'un résident heureux

Auteur Guillaume Vonthron

Temps de lecture 2 min

Date de publication 25/05/2021

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Sous la forme d’un journal intime, un résident en maison de retraite évoque avec tendresse ses joies, ses rencontres et la perspective de sa mort. Des textes qui ont été retrouvés dans sa chambre, après son décès en 2019 et qui sont aujourd’hui publiés grâce au concours de l’écrivain Adrien Gygax.

Je n’ai cessé de cueillir les joies partout où elles ont fleuri ; celles qui viennent avec la sensibilité du corps, celles qui ne sont atteignables que par l’agilité de l’esprit, celles qui se cachent derrière la douleur, celles qu’il faut récolter dans la boue, celles qu’il faut arracher à quatre mains, celles qu’il faut sécher d’une pluie de larmes, et toutes les autres”.

Le manuscrit posthume de ce résident resté anonyme est empli de sagesse et de tendresse.

Une tendresse pour la vie et ses rencontres mais aussi pour la mort qui le guette : “Je suis prêt, je m’efface délicatement derrière l’éclat d’une dernière joie : celle de voir ma vie se terminer”.

Sous la plume de l’écrivain suisse Adrien Gygax, les écrits de ce résident reprennent vie et témoignent d’une existence heureuse, jusqu’au bout, malgré les épreuves et douleurs affrontées.

Les petits bonheurs du quotidien

Si ce récit évoque l’attente de la mort, c’est surtout la vie qui est omniprésente à travers tous ces moments de bonheur qui ponctuent son quotidien.

Des moments de bonheur trouvés au détour des rencontres, du dessin, devenu une passion, des sorties dans le parc… et surtout de l’amour.

Aimer, voilà bien une chose sans fin. De tous les sentiments, celui-là me semble le plus robuste, le plus solide” raconte-t-il avant de poursuivre “et aujourd’hui j’aime encore, j’aime à nouveau. L’amour me joue son dernier tour. Elle s’appelle Maryse, a de petits yeux gris plissés comme une précieuse étoffe et j’adore cette façon qu’elle a de nouer son foulard. Je l’aime en plus de toutes les autres”.

Entre souvenirs et confessions, “Se réjouir de la fin” est le témoignage délicat d’une vie accomplie, dénué de regrets et d’appréhension face à la perspective de la mort.

Après une première parution chez Grasset, le livre d’Adrien Gygax ressort aujourd’hui aux éditions La Loupe, dans une version en gros caractères, adapté à toutes les vues.

Se réjouir de la fin
Adrien Gygax
Editions La Loupe
18 € 50

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