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Trouver son lieu de vie

Visites en Ehpad : après l'espoir de la vaccination, le "retour à la normale" n'est pas au rendez-vous

Auteur Guillaume Vonthron

Temps de lecture 3 min

Date de publication 26/04/2021

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Quasiment 100 % des résidents des maisons de retraite spécialisées ont reçu une première dose de vaccin et trois quarts ont reçu leurs deux injections" indiquait Olivier Véran il y a quelques jours. Pourtant, malgré des consignes assouplies, certaines familles mettent en avant les difficultés, voire l’impossibilité de rendre visite à leur proche en maison de retraite. Face à une grande disparité des mesures en application dans ces établissements et face à la menace du syndrome de glissement chez des résidents toujours isolés malgré la vaccination, les familles continuent d’alerter les pouvoirs publics.

Depuis juin dernier, le collectif Ehpad familles 42 est mobilisé pour accompagner les familles qui ne peuvent rendre visite à leur proche.

Si la vaccination massive des résidents a, pendant un temps, suscité de l’espoir, la situation reste inchangée dans nombre d’établissements accueillant des personnes âgées et les visites demeurent souvent impossibles.

Nombre de directions d'Ehpad ne tiennent pas compte des mesures et protocoles mis en place suite à l’avis du conseil d’État en date du 3 mars dernier, ainsi que des préconisations actuelles explicites du 13 mars” souligne un membre du collectif Ehpad familles 42 avant de poursuivre “à l'heure où des dispositions réglementaires vont être appliquées pour une réouverture des lieux publics, il est inadmissible que des résidents en Ehpad, vaccinés, restent toujours enfermés

Après avoir alerté, sans succès, la Haute autorité de santé (HAS), la Défenseure des Droits, l’Agence régionale de santé (ARS) de la Loire, les élus locaux et la préfète, le collectif qui accompagne une centaine de familles a décidé de s’adresser directement au président de la République et au Premier ministre.

En effet, le ministère des Solidarités et de la Santé n'est pas à même "d'édicter par arrêté des mesures s'appliquant à tous les Ehpad". Seul un décret présidentiel ou une modification de la loi le permettrait.

L'espoir qu'ont suscité la vaccination, la décision du Conseil d'État du 3 mars et le protocole du ministère des Solidarités et de la Santé du 13 mars, est à la hauteur de la souffrance de nos parents en Ehpad et de leurs familles” affirme le collectif Ehpad familles 42 dans ce courrier envoyer le 19 avril.

Le collectif réclame “en urgence” la mise en œuvre d'un “socle de mesures juridiques non négociables par les directions, garantissant l’autorisation des sorties sans peine d'isolement au retour, des visites libres sans rendez-vous et en chambre pour plus d'intimité, la non-obligation de vaccination des familles pour aller en chambre”.

Une dizaine de collectifs de famille appelle donc les personnes concernées à écrire directement à Emmanuel Macron, en employant un courrier modèle et en y ajoutant leur témoignage.

Les visites dans les Ehpad bientôt garanties ?

De son côté Bruno Retailleau évoque, dans une interview accordée à RTL, “une faute grave commise vis-à-vis des mourants et de leurs familles”.

Des personnes âgées ont été enfermées et se sont retrouvées dans une grande solitude au moment de mourir” poursuit le sénateur de la Vendée.

Dans ce contexte, le chef des sénateurs Les Républicains au Sénat a décidé de déposer vendredi 23 avril une proposition de loi afin de garantir le droit de visite dans les hôpitaux et les Ehpad.

La Défenseure des droits Claire Hédon a quant à elle rappelé dans un avis diffusé la semaine dernière que "les mesures se traduisant par une possible restriction des libertés en vue d’obtenir un résultat en matière de santé publique et lutter contre la pandémie, doivent être nécessaires, proportionnées, exceptionnelles et temporaires. Le libre choix individuel de sortir ou de rester en confinement doit respecter le principe du consentement éclairé".

Par ce texte, l'institution, qui a reçu plus de 3000 saisines depuis le début de la crise sanitaire, entend "réaffirmer l’importance du respect des droits fondamentaux de chacun et chacune".

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