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Médicaments : gains substantiels de budget et de temps IDE via une PUI à Belfort -

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Le colloque Quel avenir pour les Ehpad dans le cadre de la loi HPST ? organisé par le CNEH, Gérontéval et la FHF fin 2009 à Paris, a permis de découvrir des expériences réussies de groupements de coopération sanitaire et médico-social (GCSMS), groupement inter-établissement gériatriques (GIG), groupement de coopération sanitaire (GCS).

Le Dr Sophie Armand-Branger a présenté le GSC pharmacie à usage interne (PUI) des Ehpad du territoire de Belfort, dont la mission est "d'améliorer la prise en charge pharmaceutique des résidents et patients" : éviter la iatrogénie (20 % des hospitalisations des plus de 85 ans), sécuriser le circuit médicamenteux, maitriser les dépenses.

Historique

2001 : les Ehpad signent leurs conventions tripartites en "budget global". Ils découvrent rapidement que leurs forfaits soin ne permettent pas de couvrir les frais de pharmacie.
2004 : lancement du projet de GCS de pharmacie des Ehpad du territoire de Belfort. Cette PUI devant à terme "dispenser nominativement les médicaments".
2006 : l'ouverture effective de la PUI

Caractéristiques de la PUI

Relevant de la comptabilité publique, le CGS public fédère
- le centre hospitalier de 340 lits, 125 lits d'USLD, 215 lits d'Ehpad,
- 6 Ehpad réunissant 630 lits
- soit 970 lits au total.
Le rayon d'action de la PUI ne dépasse pas 30 km.

L'état des prévisions de recettes et de dépenses (EPRD) s'élève à 1,1 million d'euros
- 0,4 million de frais fixes (répartis entre les établissements)
- 0,7 million de frais variables (consommation, médicaments)

L'équipe de la PUI comprend :
- 2 praticiens hospitaliers pharmaciens
- 4 préparateurs
- 1 agent administratif
- 1 chauffeur
- 1 directeur et 1 infirmière coordonnatrice sont mutualisés

Sécuriser le circuit médicamenteux

Un livret thérapeutique gériatrique a été mis en œuvre dans le cadre d'une informatisation complète du circuit
Prescription (fiches de recommandations) > analyse et validation par le pharmacien hospitalier > administration (vérifiée).
La dispensation est nominative et hebdomadaire (DNH) avec pilulier et dotations en cas d'urgences.
L'objectif de 2010 est une automatisation des piluliers.

Maîtriser les dépenses

La PUI achète via le groupement d'achat hospitalier régional. La DNH est au comprimé près (et non plus à la boite). Les stocks de dotations d'urgences sont ajustés. La "juste prescription" fait l'objet de groupes de travail permettant d'afficher des recommandations sur l'antibiothérapie, la prescription des anti-Alzheimer, la sortie du DiAntalvic, du Plavix.

Amélioration des pratiques cliniques

Une informatisation du processus, des prescriptions saisies et non-manuscrites, des piluliers nominatifs... Ces avancées permettent de mesurer un gain de temps disponible pour les infirmières afin d'améliorer notamment la prise des médicaments.

Bilan économique

Les dépenses de médicaments ont diminué de moins 12 à moins 30 % entre 2006 et 2008.

Le coût journalier moyen tout compris (médicaments et charges de la PUI, livraisons) s'élève de 2,92 à 3,65 euros / jour et par résident ou patient quand le rapport Lancry préconise 4,12 euros.

Le temps infirmier libéré s'élève de 7 à 12 heures hebdomadaires pour 90 résidents.

Conditions de réussite

Le Dr Sophie Armand-Branger note que "la volonté de coopérer est nécessaire entre les acteurs pour réussir un tel projet. Il faut du temps, beaucoup de pédagogie, de motivation... récompenser quand l'on voit les résultats qualitatifs et quantitatifs".

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