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Aidant au quotidien

Accompagner un parent âgé avec la philosophie de l'Humanitude

Temps de lecture 3 min

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La maladie d’Alzheimer (et les maladies apparentées), qui se caractérise par la perte progressive de la mémoire ainsi que des fonctions cognitives et s’accompagne de troubles du comportement, représente l’une des plus importantes causes de diminution de l’autonomie. Dans les difficultés liées à cette maladie vécues dans un cadre familial, quand les comportements n’apparaissent plus rationnels, l’Humanitude donne des repères, permet à l’aidant d’analyser la situation et propose des solutions, des attitudes ajustées et adaptées.

En facilitant le décryptage des situations difficiles, l’Humanitude donne des outils pour apaiser le tête à tête avec la personne atteinte de la maladie d’Alzheimer, par exemple quand elle :

• cesse de s’alimenter sans raison apparente ;
• regarde ailleurs quand vous lui parlez ;
• dit un mot pour un autre ;
• « déambule » interminablement au coucher du soleil ;
• confond les lieux et l’époque ;
• ne vous reconnait plus et ne se reconnait plus elle-même dans un miroir.

Vous avez dit Humanitude ?

Néologisme créé en 1980 par le suisse Freddy Klopfenstein, le mot Humanitude est repris par Albert Jaquard, puis introduit dans le domaine du soin par le gériatre Lucien Mias, en 1989.

Parce que toutes les actions soignantes se réfèrent toujours à une philosophie de soin, Rosette Marescotti et Yves Gineste ont, en 1995, baptisé leur concept La philosophie de l'Humanitude® .

Ils justifient ainsi cette appellation :

"L'Humanitude est l'ensemble des particularités qui permettent à un homme de se reconnaître dans son espèce, l'humanité ; l’ensemble des particularités qui permettent également à un homme de reconnaître un autre homme comme faisant partie de la même espèce que lui.

Le regard, la parole, le toucher, la verticalité sont les quatre piliers les plus importants de la mise en Humanitude. L’Humanitude, c’est un ensemble de techniques qui permettent aux humains de se rencontrer, quel que soit leur état, leur statut."

Rosette Marescotti et Yves Gineste au colloque approches non-médicamenteuses 2019

L’humanisme ne suffit pas et le coeur ne fait rien à l’affaire

De nombreuses « techniques relationnelles » constituent la philosophie de l’Humanitude. Savoir accompagner un proche malade s’apprend.

L’apprentissage de l’Humanitude permet d’être en mesure d’amener une personne à accepter plus facilement une aide à la toilette, une aide pour déjeuner, un soutien pour un déplacement.

Il permet de savoir repérer ces gestes qui apaisent pour savoir les poser lorsque c’est nécessaire, il permet aussi de savoir rester calme à la vue de son père ou sa mère compulsivement occupé à plier et déplier le linge de l’armoire ou à débobiner et rembobiner une pelote de laine, par exemple.

Savoir et pouvoir accompagner en Humanitude un proche en perte d’autonomie, c’est reprendre confiance :
• pour agir au lieu de subir ;
• pour recréer une relation quand la raison vacille ;
• pour retrouver le sens quand la communication "classique" a disparu.

Au coeur de la relation : le regard, le toucher, la parole

Cette philosophie postule :

  • d’une part que l’être humain, même touché par la maladie d’Alzheimer, reste doué de désir et capable de lutter pour maintenir ou retrouver son autonomie, autant que faire se peut,
  • d’autre part que l’aide se situe dans le cadre d’une relation entre deux personnes, chacune douée de sensibilité.

La maîtrise des techniques de « capture sensorielle » est la base de l’accompagnement en Humanitude.

Fort de ce savoir-faire l’aidant :

  • s’inscrit dans le champ visuel de la personne pour ne pas l’effrayer et créer une relation.
  • parle à la personne pour l’informer de ce qu’il souhaite pour elle l’aider dans sa toilette, l’accompagner dans sa promenade…
  • touche et caresse le bras de la personne pour accompagner la parole, réduire la peur, manifester de l’affection et par conséquent susciter l’adhésion.

Les techniques de « capture sensorielle », évaluées lors d’études scientifiques transforment 83 % des soins difficiles en soins apaisants (voir l'article de la Revue française de gériatrie (nov.2008) Evaluation de la méthodologie de soin Gineste-Marescotti lors de formations in situ).

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