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Résidents-experts : quel rôle pour les personnes accueillies en Ehpad ? - Résidents citoyens, impliqués

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Résidents citoyens, impliqués

Le patient-expert commence à être reconnu par le milieu médical, même si son apparition avec l’épidémie de Sida des années 1980 « nous a beaucoup perturbé, nous autres médecins », sourit le Dr Renaud Marin La Meslée. Les résidents des Ehpad peuvent-ils à leur tour s’emparer de ce rôle ? Témoignages recueillis lors du Congrès des âges et du vieillissement 2019.


Education thérapeutique du patient, ateliers co-construits comme les séances de Rugby santé dans l’Ariège, interventions dans les instituts de formation… Les patients-experts peuvent jouer des rôles multiples au service de l’amélioration de l’accompagnement des personnes malades et des relations soignants-soignés.

« Vivre avec ma maladie me donne de l’expérience », témoigne Marie Citrini, patiente enseignante. « Mettre cette expérience au service des professionnels permet à tout le monde d’y gagner : les solutions élaborées ensemble sont mieux acceptées par les patients et les professionnels gagnent en connaissance. En somme, il s’agit d’associer, de malaxer les savoirs pour mieux réussir le gâteau. »

Et en Ehpad ? Georges Gerfault, résident à la Cristolienne (Créteil), s’est penché sur la question dans le cadre de la démarche Citoyennage.

Entré en Ehpad pour accompagner son épouse atteinte de la maladie d’Alzheimer, il a dû trouver ses marques : « Nous ne sommes pas des clients dans un hôtel, ni des malades dans un hôpital », souligne-t-il.

Pour accompagner sa femme le mieux possible, il a fallu instaurer des relations de proximité avec les professionnels. « J’avais une connaissance de ses besoins, et les personnes soignants en avait une autre. Il fallut mettre les choses en commun et c’est par la confiance et l’écoute que cela passe. »

Pour Renaud Marin La Meslée, médecin et président du Syndicat national des généralistes et des gériatres intervenant en Ehpad (SNGIE), l’aidant doit en effet toujours être impliqué dans la construction du projet d’aide et de soin.

Au-delà de cette situation précise, Georges Gerfault regrette que les résidents soient souvent dépossédés de leur propre santé.

« Nous pouvons nous sentir infantilisés par le fait que le médecin adresse d’office nos ordonnances aux infirmiers, idem pour nos résultats d’examen », explique Georges Gerfault.

« Mais nous ne voulons pas être déresponsabilisés, infantilisés et protégés, nous voulons être citoyens et impliqués ! »

Parmi les autres propositions, l’implication de résidents dans le recrutement des personnels soignants ou leur intervention dans les Ifas.

« Une résidente s’est proposée pour intervenir lors d’un cours auprès des élèves de l’école des aides-soignants afin de partager son vécu en tant que personne âgées en maison de retraite, ce qu’elle jugeait important pour elle que les aides-soignantes sachent. Cette expérience a été très enrichissante de part et d’autre ».

Un partage des savoirs réciproque et citoyen.

Lire le témoignage complet de Georges Gerfault
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