Aller sur la navigation Aller au contenu principal Aller sur la recherche

Architecture : quelles clefs pour l'Ehpad de demain ? - Les impondérables de l'architecte Pascale Richter

Temps de lecture 2 min

0 commentaires

Les impondérables de l’architecte Pascale Richter

L’architecture peut-elle sauver des vies ? La conception des Ehpad aujourd’hui a-t-elle freiné ou au contraire favorisé les décès liés au coronavirus, mais aussi aux conséquences du confinement strict des établissements ? En mai dernier, l’architecte Pascale Richter (cabinet Richter architectes & associés) répondait à ces questions dans le journal Le Monde. Aujourd’hui, elle livre ses recommandations pour imaginer l’Ehpad post-crise.

A l’origine de nombreuses réalisations dans les secteurs sanitaire et médico-social, Pascale Richter pose les bases de sa réflexion : « arrêtons de les appeler des Ehpad ! Il nous faut réfléchir à ce qu’est pour nous une maison de retraite, un lieu dans lequel on se sent chez soi. »

Et pour cela, « il faut tout d’abord faire l’effort de questionner ce qu’est la vieillesse », invite Pascale Richter. S’appuyant sur l’Eloge de la vieillesse d’Hermann Hesse, elle la dépeint comme un âge « où la vie se ralentit, où on regarde la vie évoluer ».

Une perception qui amène trois impondérables, selon l’architecte.

Choix du site

D’abord le choix du lieu. « L’établissement doit être au cœur du village, au cœur de la ville, et par son architecture entrer en conversation avec son environnement ».

L’idée étant de bâtir un édifice qui fasse partie intégrante de la cité, et non un élément isolé.

Sur la dimension du bâtiment, elle concède cependant qu’il est difficile de donner une échelle domestique à un établissement qui compte beaucoup de lits.

Maison vivante

Ensuite, en faire « une maison vivante, qui crée du lien avec son environnement ». Pour ce faire, le projet architectural doit intégrer des « éléments qui fabriquent du lien », comme un restaurant ou une bibliothèque ouvert sur l’extérieur, pour devenir un vrai lieu de passage.

Elle invite aussi à repenser les espaces de vie, qui doivent permettre de ressentir le cycle du soleil, avec des matériaux qui rappellent la maison, des espaces où les résidents puissent se reposer facilement, sans qu’aucun lieu ne leur soit interdit.

Elle appelle à interroger les usages, plutôt que les fonctions : des chaises sur un palier ou devant une porte, des distributions et couloirs pensés comme des lieux de vie favorisent l’habitabilité du bâtiment.

« Il faut en faire des lieux de promenade, de sociabilité, avoir de la lumière quand on sort de sa chambre, comme quand on sort de sa maison. »

Une chambre à soi

Dernier impératif, disposer d’une chambre à soi. « Ou plutôt d’un lieu à soi, dès le seuil », avec des lampes, des niches personnalisables, des assises…

Pour elle, il est essentiel de disposer d’un espace personnel suffisant, 20 m2 a minima : « comment résumer 90 ans de vie dans 15 m2 ? », interroge-t-elle. « Avec de 5 m2 plus, vous pouvez recevoir chez vous, disposer d’un espace de jour, de deux fenêtres donc de deux vues différentes, d’une ventilation naturelle… »

La crise du covid-19 a aussi démontré la nécessité de requestionner les espaces extérieurs aux chambres : durant le confinement, un balcon, un bout de jardin au rez-de-chaussée ont permis aux familles de continuer à échanger…

Photo studio Preview

Partager cet article

Sur le même sujet