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Comprendre les fragilités

Etudes : les aidants qui travaillent

Auteur Rédaction

Temps de lecture 3 min

Date de publication 20/11/2017

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Attentes, besoins individuels et collectifs

La Chaire Transitions Démographiques- Transitions Economiques de la Caisse des dépôts et l'Ocirp (Organisme commun des institutions de rente et de prévoyance) ont donné la parole ce 16 novembre à des chercheurs de INED, de la Fondation Médéric Alzheimer sur les attentes et besoins des proches aidants de personnes fragilisées qui travaillent.

Etudes : les aidants qui travaillentEn 2015, l'OCDE, Organisation de coopération et de développement économique, avait proposé cette définition des proches aidants : des individus qui dispensent, chez eux ou à l’extérieur, des soins réguliers à la famille, aux proches ou au réseau de relation pour les actes de la vie quotidienne.
Pour sa part, la France insiste sur le caractère non-professionnel de l’aide avec 16,5% de personnes âgées de plus de 50 ans qui se déclarent proches aidants. Les trois-quarts dispensent des soins quotidiens. Plus de 20% ont des problèmes de santé.
Et près de 6 sur dix sont en activité.

Pour Romeo Fontaine, chercheur à l'Ined, les études de l'Insee montrent que si le vieillissement entrainera une augmentation de la demande d'aides, les personnes âgées vieilliront demain plus souvent en couple. Les frères et sœurs s’impliquent plus quand l’un des enfants est en emploi (Arnault et Fontaine, 2017). Le recours à l'assurance dépendance devrait être plus fréquente à l’avenir. Enfin les politiques publiques auront ou non un impact sur le reste à charge des aides professionnelles
(APA revalorisée et crédit d’impôt) qui seront de plus en plus préférées à l'aide informelle des proches.

Alain Bérard et Nina Zerrar de la Fondation Médéric Alzheimer ont partagé les résultats des études Elders 3 (Enquête Longévité Dépendance Risque et Soutien) et ASA (Agir auprès des salariés aidants). Avec Kantar Public, la Fondation a interrogé un échantillon représentatif des 40-64 ans. Sur les 1740 aidants interrogés : 70% sont en emploi. Pour l'aide à un proche atteint de troubles cognitifs, près de six aidants sur dix sont des aidantes. Ils effectuent en moyennes deux tâches pour soutenir leurs proches : soutien moral, tâches administratives, ménagères, surveillance, gestion du budget, soins personnels, jusqu'à l'aide financière.
Ces proches aidants vivent en moyenne à 27 minutes de chez eux et une heure (54 minutes) de leur parent fragilisé.
Si 73% des conjoints sont prêts à faire des concessions sur leur vie professionnels ils sont 35% si l'aide concerne un parent.

Quelles conséquences sur la vie professionnelle ?


20% des aidants d'un proche âgé déclarent que l'aide a eu des conséquences sur leur vie professionnelle : 8% ont refusé une mobilité, 6% de réduire leur temps de travail, 4% d'accepter des heures supplémentaire ou le retour à un temps plein, 3% ont refusé une promotion, 3% ont arrêté leur activité professionnelle. L'étude Agir pour les salariés aidants (ASA) montre qu'en moyenne, les salariés aidants ont pris 10 jours de congés non spécifiques au cours des six derniers mois.
66% ont informé leur supérieur hiérarchique de leur situation mais 90% ont informé leur collègue en raison de la confiance mutuelle instaurée.
Tant que le rôle d'aidant est supportable, il semble que les salariés n'en parlent pas. Ils ne s'ouvrent à leurs collègues, à leurs hiérarchie que lorsque les besoins augmentent, estime Alain Bérard.

Forte attente d'implication de l'Etat et des entreprises


Les études de la Fondation Médéric Alzheimer montrent que 91% des aidants estiment que l'Etat devrait davantage soutenir les aidants : congés payés, indemnités, formations... 83% estiment que les entreprises devraient les soutenir davantage et les accompagner en organisant notamment le don de jours de congés aux collègues ayant un proche parent dépendant.
L'étude ASA montre que la question des salariés aidants reste encore perçue comme une problématique relevant de la sphère privée.
La fexibilité, l'aménagement du temps de travail est l'aide la plus attendue, avant l'aménagement du poste, des informations sur les aides possibles et des brochures, guides pratiques (Alzheimer, Parkinson...).

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