Comprendre les fragilités
Le tabac accroit le risque de perte d'autonomie
Une étude belge estime que la durée de vie moyenne est réduite de six ans
La cigarette coûte en moyenne huit années de vie, selon une récente étude de l'Institut scientifique de santé publique (ISP), un centre de recherche fédéral belge.
Pour démontrer que l’usage du tabac avait un effet réducteur sur la durée de la vie et notamment la durée de la vie en bonne santé, des scientifiques belges ont travaillé sur les données obtenues à l’occasion de deux enquêtes nationales de santé. Ils ont ensuite pris en compte les décès intervenus chez les répondants au cours des dix années suivantes.
Résultat : moins huit ans de durée de vie en moyenne.
Que le tabac tue, n'est pas une surprise.
Mais le travail de l'ISP confirme que le tabac tue plus tôt que prévu et met en évidence une autre conséquence du tabagisme, moins souvent avancée et étudiée :un risque plus élevé de perte d'autonomie au fur et à mesure de l’avancée en âge.
Les fumeurs ont une durée de vie amputée de six années par rapport au non-fumeurs mais ils encourent plus surement d’avoir à supporter un " état d'incapacité " : difficultés à s'asseoir ou se lever, s'habiller, rentrer ou sortir du lit, manger, sans parler du risque d’incontinence, de troubles respiratoires ou sensoriels divers...
Ce sont ces troubles qui entraînent la perte de l'autonomie et les incapacités.
Les ex-fumeurs encourent un risque de maladie et de perte d’autonomie moins élevé que les fumeurs. Mais ils décèdent aussi plus vite que les non-fumeurs.
Les auteurs de l’étude insistent sur la " nécessité absolue d'inciter tous les fumeurs à tourner définitivement le dos au tabac ".
Et pour ça, toutes les raisons sont bonnes. La docteur Anguenot-Fiol se souvient d’une dame de 88 ans qui a renoncé au tabac à cause de son perroquet. La vétérinaire lui avait expliqué que l'animal souffrait d'insuffisance respiratoire, causée par la fumée de ses cigarettes !
