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Comprendre les fragilités

Aides au grand âge, Ehpad, respect des droits : les associations de familles alertent les élus

Auteur Annie De Vivie

Temps de lecture 4 min

Date de publication 26/09/2022

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Le scandale Orpea est-il déjà passé ? Pourquoi le pouvoir de police activé pendant la crise sanitaire et ses lois d'exception qui ont pris fin, permettent-ils à certains Ehpad de restreindre les visites ? Du collectif Touche pas mes vieux à la Fnapaef, en passant par le collectif Ehpad 42, de nombreuses associations de personnes âgées et leurs proches alertent les élus, les pouvoirs publics sur la défense de la citoyenneté et des droits des personnes en situation de vulnérabilité.
Certaines ont pour vocation d'outiller les conseils de la vie sociale (CVS) comme l'Inter-CVS 91. De Old'up au Cnav, tous veulent être entendus et veulent s'investir dans l'Ogra : Observatoire du grand âge, aux côtés des fédérations professionnelles, qui montent à nouveau au créneau. Très véhément, le cercle des proches aidants en Ehpad (CPAE) a déposé ce samedi 24 septembre ses revendications au pieds de l'ARS de Montauban et de Clermont-Ferrand, du ministère de la Santé. Le ministre Jean-Christophe Combe leur a proposé une rencontre.

Dans la droite ligne des 80 plaintes déposées en mars dernier dans le cadre de l'affaire Orpéa, les associations de familles et de personnes âgées qui vivent en Ehpad sont toujours submergées de témoignages terribles.

Prises en soin dégradées, manques de moyens, c'est le non-respect de la citoyenneté et des droits qui révoltent les associations, notamment suite à la crise sanitaire et la mise en œuvre du "pouvoir de police" des directions, des restrictions de visites.

Liberté, égalité, fraternité : le collectif Ehpad 42 s'interroge sur le respect des valeurs de notre république pour ces 600 000 habitants des 7700 Ehpad." Les résidents ne sont pas morts, mais sont-ils toujours vivants ? "

Devant l'absence d'écoute des structures, des élus, des pouvoirs publics, la colère monte. Jusqu'à la véhémence, l'outrance même vis-à-vis de professionnels qui se sentent piégés, non-alignés sur les injonctions qu'on leur soumet, sur les manques de moyens. Le CPAE ne désarme pas et reviendra manifester dans un trimestre.

Le ministre chargé de l'Autonomie Jean-Christophe Combe les a invités à une rencontre.

De son côté, Claudette Brialix, présidente de la Fnapaef créée en 2005, invite à des sessions de formation en webinaire pour comprendre les enjeux et passer à l'action quel que soit le lieu de vie (domicile historique, entrée et vie en Ehpad).

"A l'heure où s'engagent les discussions sur le projet de loi de financement de la Sécurité sociale, la Fnapaef constate toujours les mêmes difficultés dans l'accompagnement pour l'autonomie en Ehpad et dans les services à domicile. Il n'existe pas de vision gouvernementale sur l'avenir, le nôtre. Ne laissons pas aux seules organisations professionnelles le soin de porter notre parole !"

Ces derniers ne désarment pas non plus : l'Association des directeurs au service des personnes âgées(AD-PA) et laFnaqpa se remobilisent ce 27 septembre. Ce sera au tour de la Fnadepa le 4 octobre prochain.

Retisser le lien pour #vieillir dans la dignité

Tous pointent l'absence d'une loi grand âge structurante, affirmant les droits et la citoyenneté des plus âgés, des sans-voix.

Tous pointent l'accent mis sur la fin de vie dans la dignité et non sur le vieillir dans la dignité, partout quel que soit le domicile.

Concernant les établissements pour personnes âgées dépendantes (Ehpad), le collectif Touche pas mes vieux réclame un accès aux dépenses publiques, aux contrats pluriannuels d’objectifs et de moyens (CPOM) que les Ehpad signent avec l'Agence régionale de santé (ARS) et le Conseil Départemental. Il décrit les moyens en personnels soignants contractualisés. Le collectif demande un engagement clair de l’État face aux risques de fraudes avec un suivi des dépenses de Sécurité sociale, le détail des interventions des praticiens libéraux.

Face aux évènements indésirables, le collectif demande un accusé réception et le suivi des plaintes déposées aux ARS.

Booster les conseils de la vie sociale (CVS)

Instance obligatoire en établissement, en service à domicile, outil de démocratie participative des parties prenantes (habitants, familles, professionnels, direction), révisé récemment, les initiatives se multiplient sur les territoires pour aider au déploiement des conseils de la vie sociale avec des formations de ses élus (voir l'Inter-CVS 91 qui travaille aussi à la valorisation des métiers du grand âge).

Le collectif Touche pas mes vieux réclame la mise en place d'une journée nationale d’information sur le Conseil de la Vie Sociale.

"Cette instance ne fonctionne correctement que dans moins d’un Ehpad sur cinquante. La grande majorité de nos concitoyens ayant des parents en Ehpad n'en a jamais entendu parler".

Le collectif vient d'envoyer une lettre à chaque député sur toutes ces revendications.

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